Crise de l'euro (suite) : - La prétendue inquiétude des « marchés »19/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une-2181.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C158%2C222_crop_detail.png

Leur société

Crise de l'euro (suite) : - La prétendue inquiétude des « marchés »

Face à une situation qui ne cesse de se dégrader, les gouvernements des pays européens sont pris d'une fébrilité qui grandit de jour en jour. Ceux dont la position économique est considérée comme la plus fragile, la Grèce bien sûr, l'Espagne et le Portugal, mais aussi ceux que l'on classe parmi les mieux lotis. Successivement, les États annoncent la mise en place de plans d'austérité, même quand ils n'emploient pas le terme, comme s'ils se copiaient l'un l'autre, dans une même démarche qui consiste à mettre en place, mieux vaudrait dire aggraver, la politique destinée à faire payer leur crise par les classes populaires.

Mais les mesures prises, tant au niveau des institutions européennes qu'au plan de chacun des États, destinées selon la formule consacrée « à rassurer les marchés financiers », restent sans effet. Et pour cause. Car ces « marchés » ne sont pas quelque chose d'abstrait, une sorte de personnage immatériel qui observerait en toute impartialité l'état des échanges économiques et monétaires, expliquant tantôt qu'il est rassuré par la situation, tantôt qu'il ne l'est pas. Le marché, ce sont en réalité les organismes financiers eux-mêmes, autrement dit les quelques banques des grandes puissances qui ne sont nullement inquiètes de la situation, d'autant moins que ce sont elles qui l'ont provoquée en spéculant un jour dans tel domaine et le lendemain dans un autre. Hier, ces spéculateurs à grande échelle étaient attirés par la dette grecque, aujourd'hui, ils sont alléchés par les gains que peuvent rapporter les variations de l'euro par rapport au dollar...

Ce qui est notable dans le spectacle que nous offrent les gouvernements, c'est de les voir multiplier gestes, déclarations, postures, qui traduisent leur impuissance. Ils prennent des décisions longuement concertées, aussitôt remises en cause par des « marchés financiers » qui gardent toute liberté pour agir à leur guise, et qui ne s'en privent pas. Mieux, ou pire, c'est selon, les décisions des gouvernements peuvent même leur servir d'opportunités pour de nouvelles opérations spéculatives.

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