À Cannes, derrière le décor... l'exploitation19/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une-2181.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C158%2C222_crop_detail.png

Leur société

À Cannes, derrière le décor... l'exploitation

Pour les participants au Festival de Cannes, la nuit d'hôtel à l'hôtel Majestic est à 38 000 euros. Pour en occuper l'un des deux appartements de 450 m2, décorés par la maison Dior et dont la vue donne sur les marches du Palais des festivals et la baie de Cannes, des riches dépensent en une nuit ce que gagne un salarié en deux ans.

Dans ces hôtels de luxe, le personnel de service et d'entretien, lui, ne connaît pas la vie de château. Tous doivent travailler plus, sans pour autant gagner plus. Les heures supplémentaires ne sont pas payées, elles sont transformés en vacances à prendre hors saison. De nombreux postes ont été supprimés. Ainsi au Majestic cinquante emplois en CDI ont été supprimés, remplacés pendant le Festival par des vacataires payés 8 à 10 euros de l'heure. Au palace Noga Hilton, rebaptisé Palais Stéphanie, on est passé de 280 CDI en 2008 à 136 aujourd'hui ! Dans les cuisines, et les sous-sols des palaces travaillent également des dizaines de sans-papiers surexploités.

Le Festival de Cannes se met ainsi à l'image de toute la société : une minorité de très riches qui peuvent vivre dans le luxe parce que des travailleurs font tout fonctionner pour eux... Du moins jusqu'à ce que ceux-ci décident de tout arrêter. Et là c'est un autre film, celui qu'on préfère.

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