Les travailleurs de l'ancienne usine Peugeot de Villers-la-Montagne ont fait plus de deux semaines de grève pour les salaires et les conditions de travail. Ils revendiquaient en particulier 100 euros d'augmentation par mois.

Au cours de ce mouvement mené par la CGT (la CGC n'étant pas pour et FO ayant appelé, quant à elle, à ne pas faire grève), les grévistes ont bloqué l'usine pendant plus de quinze jours face à une direction extrêmement arrogante. La grève perturbait des usines qui utilisaient des pièces fabriquées à Villers-la-Montagne, comme les usines PSA de Metz-Borny et Valenciennes. Une délégation de travailleurs s'est d'ailleurs rendue à Borny pour expliquer les raisons de leur grève.

Après avoir appartenu à Peugeot, l'usine - 310 travailleurs aujourd'hui - est passée de main en main, et fait partie maintenant du groupe Arche. Le PDG - actionnaire du groupe - a osé déclarer pendant la grève : « Ce sont des enfantillages. La France est la risée du monde avec des manifestations comme celles-là. » S'en prenant aux élus de gauche du secteur et à la CGT d'Eurostamp voisine qui soutenaient les grévistes, il ajoutait : « Les élus n'ont qu'à rester dans leurs mairies, comme les gars d'Eurostamp, qui n'ont rien à faire ici ».

En réponse aux « enfantillages » du PDG qui a multiplié les actions en justice, les travailleurs ont tenu bon et ont contraint le groupe Arche a plier au moins un peu. Au début, il n'était question que d'une augmentation de 22 euros... sur deux ans ! Ils ont suspendu la grève avec une augmentation de 50 euros, des négociations sur la grille des salaires, un arrêt des poursuites contre les grévistes qui ont tenu le piquet de grève et des promesses concernant des améliorations sur les conditions de travail, la fin des menaces, chantages, pressions et harcèlement.