750 milliards d'euros : Comment se les procurer et à qui cela rapportera ?13/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2180.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

750 milliards d'euros : Comment se les procurer et à qui cela rapportera ?

Ce sont 750 milliards d'euros que l'Union européenne annonce, face à la crise financière, pour son « plan d'aide » aux seize pays de la zone euro, plus la Suède et la Pologne.

Cette somme se décompose en trois postes ;

- 60 milliards que la Commission européenne pourra prêter aux pays ayant besoin d'une aide d'urgence ;

- 440 milliards d'un Fonds de solidarité européen (FSE), qui doit être créé, pour des financements à plus long terme,

- et enfin, en liaison avec le FSE, 250 milliards provenant du Fonds monétaire international (FMI).

L'Union européenne, qui n'a pratiquement pas de ressources propres, fournira 60 milliards, provenant de ce que lui concèdent ses États-membres. Elle a donc prévu que, pour les 440 milliards du FSE, il sera fait appel à l'emprunt. Autrement dit aux « marchés », autre nom pour banquiers et financiers.

S'agissant du FMI, le mécanisme est plus complexe, mais il revient au même. Le FMI est doté financièrement par les 186 pays qui en font partie, lesquels recourent pour cela à l'emprunt. Si cela ne suffit pas, le FMI peut - il vient de le faire encore très récemment - lancer ses propres emprunts. Ou obtenir de certains de ses membres une contribution dite « additionnelle », généralement couverte elle aussi par l'emprunt.

En bref, cette masse d'argent colossale - c'est l'équivalent de ce que les États-Unis ont déboursé pour sauver leurs banquiers, assureurs et financiers en 2007-2008 - sera empruntée par l'Union européenne, et avec sa caution de seconde plus importante zone économique du monde, auprès des grandes banques européennes ou autres. Autrement dit, auprès des mêmes qui, depuis des mois, ont joué, parce que cela leur rapportait gros, sur une dégradation des finances de plusieurs États européens, et ainsi considérablement aggravé la crise actuelle.

Non contents d'avoir pillé le budget de divers membres de l'Union européenne, les capitalistes et les banquiers ont exigé, et obtenu, une rançon de 750 milliards de cette même Europe. Qui a dit que le crime ne paie pas ?

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