Jeudi 29 avril avait lieu à Conflans-Sainte-Honorine (78), au siège de la société Thomson Grass Valley France, une réunion sur les modalités concrètes de la suppression annoncée de 327 postes (licenciement, départ en retraite, mutations...).

Nous sommes montés en car à une centaine de Rennes pour rejoindre nos collègues de Conflans qui manifestaient sur place. Ceux-ci avaient décidé de marquer le coup en organisant des piquets à l'entrée de l'entreprise. L'ambiance était combative et nous étions tous décidés à montrer à la direction qu'elle devrait compter avec nous.

Nous avons manifesté dans les bâtiments et rejoint la Direction. Vers 15 heures, nous avons envahi la salle de réunion malgré la dizaine de gros bras censés nous en tenir éloignés. Certains d'entre nous ont posé des questions au PDG et à son adjoint. Ceux-ci se sont contentés de confirmer la mise en oeuvre du plan de licenciement. Du coup la situation est restée bloquée jusqu'à notre départ, tard dans la nuit.

Pour beaucoup, c'était la première fois que nous rencontrions ces personnages. En les ayant devant nous pendant plusieurs heures, nous avons pu mesurer à quel point notre sort leur importe peu.

Le samedi, nous nous sommes retrouvés à la manifestation du 1er mai, avec d'autres collègues qui n'avaient pas fait le déplacement de Conflans. Nous avons pu commenter ensemble la lettre envoyée la veille par la direction à tout le personnel, lettre dans laquelle elle condamne notre action du jeudi au nom de « l'ordre Républicain » et menace les « meneurs » de poursuite judiciaires.

Mais nous sommes bien décidés à ne pas nous laisser faire.