Même en période de crise - surtout peut-être dans cette période - les saintes amulettes restent des valeurs sûres. Ces jours-ci, c'est Turin qui draine des millions de fans vers l'exposition du saint suaire. Car la capitale du Piémont, en plus des usines Fiat et du club de foot de la Juventus, s'enorgueillit de posséder le drap qui aurait enveloppé le corps de Jésus après sa mort, il y a quelque deux mille ans. Que le tissu lui-même ait été fabriqué autour de 1300, comme l'a montré sa datation au carbone 14, cela n'empêche pas l'Église catholique de profiter de l'aubaine.

Le vénérable objet, conservé dans une chapelle de la cathédrale, n'a pas été montré au public depuis plus de dix ans. En 2008, le pape Benoît 16 a autorisé son exhibition pour 2010, du 10 avril au 23 mai. Le dimanche 2 mai, il est allé lui-même le visiter, comme deux millions de personnes l'ont déjà fait et comme deux autres millions devraient encore le faire d'ici le 23 mai.

Tout ça pour un morceau de tissu qui est manifestement une contrefaçon.