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Dans le monde
Sahara occidental : Des détenus en lutte pour briser le mur du silence
Au Maroc, cinq prisonniers sahraouis qui faisaient une grève de la faim depuis la mi-mars l'ont arrêtée au bout d'un mois. Un sixième prisonnier avait déjà arrêté sa grève du fait de son état de santé. Ces militants protestent contre leur détention arbitraire qui dure depuis le 8 octobre 2009, et demandent à être soit jugés, soit libérés.
Les autorités marocaines les ont arrêtés à leur retour d'une visite dans des camps de réfugiés sahraouis en Algérie, gérés par le Front Polisario, organisation militant pour l'indépendance du Sahara occidental.
L'État marocain a fait main basse sur l'ensemble du Sahara occidental en 1979, après que la Mauritanie se fut retirée de la partie qu'elle occupait dans cette ancienne colonie espagnole. Le gouvernement du Maroc y maintient depuis cette date un régime encore plus autoritaire que dans le reste du pays. Un millier de Sahraouis seraient actuellement emprisonnés, sous le fallacieux prétexte qu'ils seraient des « terroristes islamistes ». Ils ont été jugés par des tribunaux militaires, où les droits des accusés sont amoindris par rapport à des tribunaux civils. D'autres, comme les six qui faisaient une grève de la faim, sont emprisonnés sans même avoir été jugés, pour le seul motif qu'ils dénoncent la dictature exercée par le régime de Mohamed VI et demandent l'autodétermination pour le Sahara occidental. Tortures, mauvais traitements, mises au secret sont des exactions courantes contre ces prisonniers. Tout juste tolérées dans le reste du royaume, les organisations humanitaires sont interdites au Sahara occidental, la liberté d'expression est un droit refusé aux Sahraouis et les informations se rapportant à la situation dans cette région sont systématiquement censurées.
L'organisation humanitaire Human Rights Watch déplore que la France, « le principal partenaire commercial du Maroc », ait « rarement critiqué les pratiques du royaume en matière de droits humains ». La critique est faible. Ainsi en avril 2009 puis à nouveau en avril 2010, à la demande du gouvernement français, toute référence aux violations des droits de l'homme a été écartée dans la résolution adoptée par l'ONU sur le Sahara occidental. Le gouvernement français ferme complaisamment les yeux sur la dictature exercée par le régime marocain sur l'ensemble de la population, et encore plus violemment sur le peuple sahraoui.