Procès Pasqua : Happy end au cinquième acte05/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2179.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès Pasqua : Happy end au cinquième acte

Le procès de Charles Pasqua devant la Cour de justice de la République s'est terminé heureusement pour lui.

Relaxé dans deux des affaires pour lesquelles il était poursuivi, il a écopé d'un an de prison avec sursis pour avoir détourné cinq millions d'euros d'une société contrôlée par son ministère. Ni prison ferme, ni amende, ni inéligibilité donc : une condamnation certes, mais sans conséquences fâcheuses. Les quatre ans de prison dont deux ferme, 200 000 euros d'amende et la suppression des droits électifs requis par l'avocat général étaient utiles pour la tension dramatique de la pièce, avant le soupir de soulagement de la scène finale.

Ce sont ses « pairs » qui l'ont jugé : six députés, six sénateurs et trois juges professionnels. Ils lui ont donné du « Monsieur le ministre d'État », quand ce n'était pas du « Cher collègue ». Ils l'ont même relaxé d'une affaire de financement politique illégal pour laquelle il avait été condamné définitivement en 2008 !

Pasqua a fait appel à leur complicité : « J'ai la faiblesse de penser que vous me connaissez. » Il a chargé ses subordonnés, s'est déclaré blessé, meurtri. Il n'a pas hésité à forcer la note dans sa déclaration finale : « Imaginer qu'après avoir fait tout ce que j'ai fait pour le mouvement gaulliste, j'aurais entamé quelque chose pour mon propre intérêt, ça ne tient pas une seconde ! » Après soixante ans de coups tordus et de combines qui ont émaillé sa carrière, il veut nous faire croire qu'il est innocent comme l'agneau qui vient de naître.

Et après cela, Pasqua fait le procès de cette justice qui a été si bonne fille avec lui. Il dénonce « les atteintes aux droits de la personne dans le cadre des gardes à vue », dignes « d'un État totalitaire ». Révélation soudaine de la fragilité de la justice dans notre société ? Non, plus probablement préparation de sa défense dans le procès à venir sur les trafics d'armes avec l'Angola.

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