Industrie : Aides de l'État + réduction des effectifs = profits en hausse05/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2179.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Industrie : Aides de l'État + réduction des effectifs = profits en hausse

L'indice de « confiance des directeurs d'achat du secteur industriel » (sic), publié par l'Institut Markit Economics, aurait retrouvé en avril 2010 son niveau de juillet 2006. De même, l'indice des « nouvelles commandes » retrouverait celui de septembre 2000, ce qui rendrait les industriels plus optimistes.

Les patrons interrogés pour l'établissement de ces indices disent constater une hausse des nouvelles commandes en provenance d'Asie, des États-Unis et de Grande-Bretagne. L'exportation retrouverait le rythme, plus soutenu, de décembre 2006.

On sait que les indices valent ce qu'ils valent, et souvent pas grand-chose, mais plusieurs grands groupes industriels relèvent actuellement leurs prévisions de profits pour cette année. C'est le cas du groupe français Pernod Ricard, des allemands Bayer et Siemens et du britannique AstraZenaca, parmi d'autres. Siemens, par exemple, qui avait envisagé des profits autour de 6 à 6,5 milliards d'euros en 2010 estime qu'ils seront finalement de 7,5 milliards.

Ce regain d'optimisme, destiné aussi à séduire la Bourse, est lié à des résultats du premier trimestre 2010 plutôt favorables. Cet accroissement de l'activité serait dû en partie au fait que des industriels sont arrivés au bout de leurs stocks et qu'ils chercheraient maintenant à les reconstituer. La production d'acier a ainsi progressé de 29 % au premier trimestre par rapport à la même période de 2009. De même, les achats de machines-outils allemandes ont augmenté de 21 % et les commandes du fabricant mondial de machines à papier, le finlandais Metso, de 45 %.

En fait, ce redressement des résultats a des explications que n'ignorent ni les analystes, ni les patrons. L'industrie automobile européenne, constatent-ils, a progressé de 9 % grâce à la prolongation de la prime à la casse, c'est-à-dire un coup de pouce de l'État. Aux aides financières, parfois massives, que les industriels ont pu recevoir s'ajoute « la compression des coûts » qui a permis aux industriels européens, en réduisant les effectifs (moins 5 % chez Siemens), et donc les salaires versés, de faire grimper les profits, engendrant, pour certains, des bénéfices trois fois meilleurs, même quand la progression du chiffre d'affaires restait modeste.

Aides de l'État et réduction des effectifs (licenciements, suppressions de postes) restent les clés qui ouvrent aux actionnaires la voie à des dividendes encore meilleurs, mais aux travailleurs cela ne rapporte qu'une exploitation accrue !

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