Durisotti - Sallaumines (Pas de Calais) : Des licenciements qui passent mal05/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2179.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Durisotti - Sallaumines (Pas de Calais) : Des licenciements qui passent mal

Durisotti est une entreprise de transformation et d'adaptation de véhicules utilitaires pour les transports, pour l'État (gendarmerie...) mais aussi pour des artisans. Il y a encore 420 salariés à l'effectif.

La crise a entraîné une baisse des commandes pour cette entreprise jusque-là florissante. En 2009 Durisotti, comme les grands groupes automobiles, a bénéficié d'un soutien de l'État qui a anticipé sur des commandes de véhicules à venir (gendarmerie) et a alimenté ce que le patron a appelé un « plan de relance ». Profitant de cette situation la direction a d'ailleurs largement augmenté la pression dans les ateliers justifiant la montée des cadences et de la productivité par la nécessité de faire face à la situation difficile. En même temps elle jetait à la rue les intérimaires.

Depuis septembre 2009 une journée de chômage par semaine a été imposée puis une deuxième à partir de janvier de cette année. Le chômage est payé à 75 % du brut.

Dès la fin de l'année 2009, une fois ce « plan de relance » terminé, le patron a commencé à parler de la nécessité de licencier. Depuis il pleure misère, prétendant que seuls les licenciements pourront faire revenir les comptes dans le vert.

Mais, ces dernières semaines nous avons appris qu'au cumul, sur les cinq dernières années et malgré la baisse des commandes, les profits de l'entreprise restent très largement positifs, tout comme les dividendes et les prestations de toutes sortes versés aux actionnaires familiaux et qui sont à juste titre perçus comme véritablement scandaleux.

Une première manifestation avait été organisée en mars dans les rues de Sallaumines, pour protester contre les menaces de licenciements. L'annonce officielle des 76 licenciements a été suivie d'une autre manifestation la semaine dernière, dans les rue de Lens cette fois-ci. Les deux manifestations, dynamiques, bien accueillies par la population, ont donné un bon moral.

Vendredi 30 avril, la direction a fait de nouvelles propositions d'indemnisations pour ceux qui partiraient. Mais, les 12 à 16 000 euros proposés (en fonction de l'âge) en plus des indemnités légales sont apparus comme ridicules.

L'assemblée générale a donc décidé d'arrêter complètement le travail. Le mouvement de grève est très largement majoritaire. Les licenciements ne passent pas, et les travailleurs pensent que si on ne peut pas empêcher tous les licenciements, il faudra au moins que le patron paye cher, car il en a les moyens.

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