CHU de Rouen : Non aux effectifs revus scientifiquement à la baisse !05/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2179.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU de Rouen : Non aux effectifs revus scientifiquement à la baisse !

Le CHU de Rouen, fin 2009, avait treize millions d'euros de déficit, soit 2 % de son budget. La direction envisageait de faire sept millions d'économies sur le personnel et annonçait la suppression d'environ 480 postes en trois ans. Pour arriver à une telle ponction, alors que les effectifs sont déjà réduits, elle restructure et envisage de recalculer au plus juste les effectifs des services soignants.

Pour ce faire, elle va utiliser les statistiques qu'elle a accumulées sur les soins donnés aux patients. En effet, depuis dix ans environ, les infirmières et les aides-soignantes intègrent dans le dossier médical informatisé de chaque patient une analyse de tous les soins dont il est l'objet. C'est ce que l'on appelle les points SIIPS (soins infirmiers individualisés à la personne soignée). Des études systématiques ont été faites à l'Hôtel-Dieu de Paris, qui ont permis de déterminer la valeur d'un point SIIPS. Résultat, un point SIIPS vaudrait huit minutes et trente-trois secondes. À partir de cette donnée, les statisticiens ont déterminé ce qu'ils appellent le TMSP (temps moyen de SIIPS par patient et par jour). Toutes ces recherches avaient évidemment pour but de justifier des réorganisations permettant de réduire le nombre de postes.

Pour la direction du CHU, c'était simple ; pour une unité de soin donnée, elle procédait à une petite opération qui consistait à multiplier savamment par le TMSP le nombre de lits, le taux moyen d'occupation de ces lits, les SIIPS moyens des patients. Elle obtenait alors facilement, prétend-elle, l'effectif d'infirmières et d'aides-soignantes calculé au plus juste.

Ce système, cela va sans dire, ne prend en compte aucune maladie, aucun congé maternité et aucune complication de la maladie des patients.

N'est-ce pas là courir après la déshumanisation des hôpitaux ?

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