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- Lutte ouvrière n°2179
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Dans le monde
Bourse : L'Espagne, nouvelle cible des spéculateurs
À peine le plan dit de sauvetage de la Grèce avait-il été laborieusement mis en place que les « marchés financiers » semblent se précipiter sur une autre proie, l'Espagne.
En fait, au lieu de parler de ces « marchés financiers » , il vaudrait mieux les désigner par leur véritable nom et dire que les spéculateurs sont les principales banques internationales qui, disposant de capitaux considérables, les déplacent d'une Bourse à l'autre, d'un pays à un autre, d'un produit financier à l'autre, en fonction de la perspective des gains immédiats qu'elles peuvent réaliser grâce à ces mouvements.
Il a suffi d'une rumeur, lancée par on ne sait trop qui, pour que les Bourses européennes baissent brutalement et dangereusement. Et le plus fou, c'est qu'une fois cette rumeur partie personne, et surtout pas les chefs de gouvernement, n'est en mesure de l'enrayer. Zapatero, le Premier ministre espagnol, a eu beau dire : « J'ai entendu parler de cette rumeur et je ne lui accorde aucun crédit » , la qualifiant « d'absurdité énorme », la cote de la dette publique espagnole a continué de chuter.
Ainsi, après la Grèce, les spéculateurs cherchent de nouvelles cibles. On évoquait le Portugal mais finalement, le soir du mardi 4 mai, c'était l'Espagne qui était dans la ligne de mire. Ce qui ne signifie pas que le Portugal ou d'autres pays européens ne sont plus sur la sellette. Car c'est la règle : dans un système sans règle autre que celle de l'appât du gain, les grandes banques et autres détenteurs de capitaux sont perpétuellement en maraude. Et les banques françaises ne sont pas les dernières à vouloir participer à la curée.
De ces prédateurs, l'économie n'aurait pas besoin pour fonctionner, eux qui conduisent toute la société, et avec elle toutes les classes populaires, vers la catastrophe. Les exproprier pour mettre les banques au service de la collectivité apparaît comme une mesure d'urgence et de salubrité publique.