« Aide » à la Grèce : Un calcul qui profite aux banques05/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2179.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Grèce

« Aide » à la Grèce : Un calcul qui profite aux banques

Les députés UMP et PS ont voté le 4 mai un prêt à l'État grec de 3,9 milliards d'euros à un taux « d'à peu près 5 % », alors que l'État français, lui aussi fortement endetté auprès des banques, ne paye malgré tout pour le moment qu'autour de 1,5 % d'intérêt pour ses emprunts.

Voilà ce que le gouvernement français appelle une « aide à la Grèce » ! « Nous ne voulons pas prêter à des conditions super-attractives, pour ne pas encourager le vice », se justifie la ministre des Finances Lagarde. C'est rendre la population, la grecque comme la française, responsable des déficits du budget de leur État, comme si le « vice » n'était pas d'avoir dilapidé des milliards en les versant aux banques, qui s'en servent aujourd'hui pour spéculer contre l'euro !

Le bénéfice que Lagarde espère réaliser sur le dos de la Grèce constitue « une marge de sécurité », explique-t-elle, en précisant que, si la Grèce rembourse rubis sur l'ongle les 3,9 milliards d'euros prêtés en 2010, « on » gagnerait 150 millions rien qu'avec les intérêts. Au cas où les sommes prêtées ne seraient pas remboursées intégralement, le gouvernement français ajouterait une pénalité de 1 % et un complément de 0,5 % pour se calquer sur les commissions prélevées par le FMI.

Le prêt à la Grèce est donc fondé sur un calcul d'usurier. Si Lagarde se veut rassurante, en estimant que pour 2010 l'État français n'aura pas besoin de modifier son programme d'émission d'emprunts sur le marché financier, elle ajoute qu'en « 2011, 2012 et une partie de 2013, il faudra en revanche l'augmenter pour lever sur les marchés les 12,9 milliards d'euros supplémentaires » prévus pour être prêtés à la Grèce dans le futur.

Et au final les banques seront les bénéficiaires de l'opération. Non contentes d'avoir reçu les aides des États pour les sauver de la faillite, elles reçoivent aussi les intérêts des prêts qu'elles consentent.

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