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- Lutte ouvrière n°2177
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PSA Peugeot-Citroën Melun-Sénart (Seine-et-Marne) : Après avoir touché les aides de l'État, PSA annonce la fermeture d'un site
Lors de la réunion du CCE extraordinaire du mardi 20 avril, PSA a officialisé l'annonce de son projet de fermeture du site de Melun-Sénart, en région parisienne.
Les sites de Melun-Sénart et de Vesoul sont les deux dépôts du groupe PSA, qui livrent les garages en pièces détachées.
Il y a peu, Melun-Sénart comptait encore près d'un millier de travailleurs (800 CDI et 200 précaires), essentiellement des préparateurs de commande et des caristes. Mais depuis dix-huit mois, la direction de PSA s'est appliquée à déménager les trois quarts de l'activité à Vesoul. À l'époque, pour justifier cette décision, PSA avait eu le culot de dire que c'était au nom de la solidarité entre sites !
L'activité de Melun-Sénart s'est donc vue réduite à la livraison en express des pièces détachées pour la région parisienne. Parallèlement, la direction s'est attachée à diminuer au maximum le nombre de salariés, en utilisant les différents plans de départs volontaires, ou en ne remplaçant pas les départs à la retraite. Aujourd'hui, il ne reste plus que 400 travailleurs en CDI. Après avoir vidé l'activité du site, la direction décrète aujourd'hui qu'il n'est plus rentable.
En réalité, la fermeture annoncée de Melun-Sénart n'est pas la conséquence d'une activité qui disparaît, mais bien la volonté de la direction de faire faire le travail à Vesoul.
Le gouvernement soutient les patrons licencieurs
Il y a un an, la direction de PSA avait touché trois milliards d'euros d'aide du gouvernement, en échange de la « promesse » de ne pas fermer de site en France. Mais ce n'est pas cela, on s'en doute, qui allait empêcher PSA de fermer Melun-Sénart. De toute façon, qu'ont-ils à craindre ? Certainement rien de la part du gouvernement, qui s'est même fendu, par la voix de son porte-parole Luc Chatel, d'une déclaration. de soutien à PSA - au nom du fait qu'il « faut bien que les entreprises s'adaptent à la concurrence », et osant expliquer que PSA n'a pas prévu de licenciement.
C'est un mensonge : aux travailleurs de Melun-Sénart, la direction propose des reclassements à Vesoul (à plus de 300 km). Mais pour ceux qui refuseront, ce sera la porte.
Le gouvernement peut dire ce qu'il veut : la seule raison pour laquelle PSA ferme Melun-Sénart est financière .Il s'agit de faire faire le même travail à moins d'ouvriers, pour au final faire gagner plus aux actionnaires.
La conséquence directe de cette politique se fait déjà lourdement sentir auprès de travailleurs de Vesoul : c'est l'avalanche des heures supplémentaires, des conditions de travail qui se sont brutalement dégradées, de la fatigue supplémentaire, des accidents de travail en nette augmentation.
Première réaction
Ce mardi 20 avril, à l'initiative de la CGT, environ 200 travailleurs et militants syndicaux de Melun-Sénart et des autres sites PSA de la région parisienne (Aulnay, Poissy, Saint-Ouen), ainsi que des travailleurs de Renault-Flins, se sont réunis devant le siège parisien de PSA, à l'occasion de la réunion du CCE.
En venant à ce rassemblement, les travailleurs de Melun-Sénart ont résisté aux multiples pressions des chefs et des syndicats maison qui voulaient les dissuader de se rendre au rassemblement parisien.
Ils ont pu exprimer leur refus d'avoir à choisir entre la mutation forcée ou la porte. Ils ne sont pour l'instant qu'une minorité, mais qui a choisi de ne pas se laisser faire et qui compte bien, dans les jours qui viennent, essayer d'entraîner la majorité des salariés à se battre tous ensemble contre ce projet de fermeture.