Gefco - Poissy : Suicide d'un travailleur21/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2177.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gefco - Poissy : Suicide d'un travailleur

Un salarié de la base Gefco de Poissy, la filiale de PSA pour le transport, s'est suicidé le 12 avril à son domicile. Il laisse une famille avec deux enfants en bas âge. Révoltés, plusieurs dizaines de salariés des ateliers ont débrayé deux jours pour dénoncer la responsabilité de la direction.

Ancien cariste, ce salarié travaillait dans les bureaux depuis douze ans, lorsque la direction a décidé qu'il y avait trois employés administratifs en trop sur le site de Poissy. Deux sont partis en formation il y a un an, mais lui a refusé une mutation à Gennevilliers, à 30 kilomètres. Habitant près de Poissy, il s'est en revanche porté volontaire pour être détaché sur l'usine Peugeot de la ville, où Gefco a des chantiers.

Bien qu'il n'ait bénéficié d'aucune formation, il n'a cessé de subir des reproches les quelques mois qu'il a passés sur son nouveau poste. Convoqué fin 2009, il avait à nouveau été harcelé par la direction, qui lui a finalement dit ne pas avoir d'autre poste pour lui.

Angoissé pour son avenir, très éprouvé, le travailleur a dû s'arrêter deux mois pour maladie. À son retour, il a été trimballé sur divers postes, dans les bureaux Gefco, dans les ateliers, les reproches ne cessant pas, jusqu'à ce qu'il se retrouve, début avril, et toujours sans aucune formation, à un poste de pilote de flux.

Là encore, on lui a fait des reproches sur un travail censément mal fait. Mais cela n'a pas empêché la hiérarchie de lui imposer des tâches supplémentaires, notamment le vendredi 9 avril. Ce salarié a craqué le lundi suivant.

Depuis lors, des débrayages très suivis ont été organisés. La CGT tente en outre de convoquer un Comité hygiène et sécurité consacré au suicide. Refusant de prime abord d'en recevoir la demande, le directeur l'a finalement signée, tout en exigeant que la lettre lui soit reformulée.

Tant qu'à faire, autant ajouter l'odieux au révoltant !

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