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Chômeurs en fin de droits : Le faux plan du gouvernement
Le gouvernement se vante d'avoir trouvé une solution pour les centaines de milliers de chômeurs qui arriveront en fin de droits courant 2010, grâce à l'accord signé le 15 avril avec le patronat et les syndicats, exception faite de la CGT.
À en croire ses signataires, cet accord intitulé « Plan rebond pour l'emploi » offrirait une « solution » à chaque chômeur en fin de droits, par le biais d'un contrat aidé, d'une formation rémunérée ou, à défaut, par une allocation exceptionnelle pouvant atteindre six mois.
Une « solution » pour chacun ? À condition de ne pas être regardant sur les chiffres. Selon Pôle emploi, il y avait en novembre un million de chômeurs arrivant en fin de droits en 2010. Sur ce million, un total de 465 000 personnes pourraient bénéficier de l'Allocation spécifique de solidarité (ALS), du Revenu de solidarité active (RSA), d'une mesure de préretraite ou d'une autre allocation. Même si beaucoup toucheront moins de 500 euros par mois, ces personnes sont considérées comme ayant des revenus et, de ce fait, ne sont pas prises en compte dans le nouveau dispositif.
Sur le million de fin-de-droits, 535 000 personnes n'auraient donc aucune solution. Or le « plan » ne prévoit au mieux que 345 000 possibilités. Quand Sarkozy prétend avec ce plan « ne laisser personne sur le bord de la route », c'est donc un mensonge de plus.
Le contenu de cet accord est un catalogue de mesures précaires, floues et soumises à des conditions non encore définies. Ainsi 170 000 contrats aidés sont annoncés. Ce sont des CDD, payés au smic, souvent à temps partiel, soit dans le secteur public ou associatif soit dans le secteur privé, pour lesquels les employeurs sont exemptés de cotisations sociales et bénéficient d'une prise en charge quasi totale du salaire par l'État. Autant dire que ces contrats « aident » surtout les patrons. Par ailleurs, 120 000 de ces contrats étaient déjà budgétisés, le gouvernement se contentant de les affecter prioritairement aux chômeurs en fin de droits. 70 000 personnes se verraient proposer des formations rémunérées pour une durée de huit mois maximum, sans que le plan précise dans quels domaines. Et pour cause, puisque les offres sont de plus en plus limitées. Enfin 70 000 à 110 000 chômeurs pourraient toucher une allocation exceptionnelle de crise, d'un montant de 456 euros et pour une durée de six mois maximum. Autant dire une misère ! De toute façon, au terme de ces six mois, le problème de ces chômeurs se reposera.
Concernant le financement de ces mesures, là encore le flou domine. Sur un montant total de 838 millions, 705 millions seraient pris en charge par l'État et l'Unedic, le reste serait à la charge des régions. Sauf que ces dernières ont violemment protesté à l'annonce du plan, personne ne leur ayant demandé leur avis.
Alors, au-delà du baratin gouvernemental, le problème des chômeurs en fin de droits reste entier. L'État n'a pas d'argent pour les aider ? Ce n'est pourtant pas ce qu'on constate quand il lui faut aider les banques ou les constructeurs automobiles !