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- Lutte ouvrière n°2177
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Dans les entreprises
Caisse d'Épargne : Ce n'est pas aux salariés de payer la note
Depuis le 21 avril, les salariés de la Caisse d'Épargne d'Ile-de-France sont en grève.
La direction annonce 18,6 % de grévistes mais, selon les syndicats, ses comptes sont sous-estimés, et le pourcentage de grévistes se monterait à 30 %. L'annonce des 551 suppressions de poste, ainsi que les conditions des plans de réorganisation ont mis le feu aux poudres.
La Caisse d'Épargne appartient au groupe Natixis. Ce groupe avait touché en 2008 la somme de deux milliards d'euros de l'État, dans le cadre du plan de sauvetage des banques, et obtenu de surcroît une rallonge de l'État de cinq milliards d'euros, au moment où les deux banques en difficulté annonçaient leur fusion. Malgré cela, la Caisse d'Épargne se prétend en déficit. Il est vrai que cette banque s'est fait remarquer en perdant 751 millions d'euros dans une opération spéculative en octobre 2008, entre les deux premiers versements de l'État.
La Caisse d'Épargne se retourne aujourd'hui contre les salariés en voulant diminuer « le coût du travail », c'est-à-dire en supprimant des postes et en augmentant la charge de travail de ceux qui restent. Les conditions du plan sont scandaleuses et s'assimilent à des licenciements déguisés, puisqu'il n'est proposé qu'un seul poste d'affectation au salarié dont le poste est supprimé. Les salariés exigent donc trois propositions de reclassement, 3 000 euros de prime au titre des pertes subies et une augmentation de salaire de 5,10 % avec au minimum 140 euros d'augmentation. Non seulement ce n'est pas à eux d'éponger les pertes des banquiers, mais c'est aux banquiers de compenser le gâchis financier occasionné par la crise dont ils sont les seuls responsables.