SNCF : Au triage de Sibelin (Rhône)14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Au triage de Sibelin (Rhône)

À Sibelin, près de Lyon, la grève a débuté mardi soir 6 avril, à l'appel de la CGT et de Sud, et elle a été revotée tous les jours jusqu'au mardi 13 avril. Elle est bien suivie depuis le début, par environ 60 % des cheminots de l'Exploitation et des conducteurs, qui représentent quelque 330 travailleurs. 80 sont présents tous les jours à l'assemblée générale pour décider de la poursuite. Les piquets de grève ont été maintenus aussi pendant le week-end.

Ce qui inquiète les grévistes, c'est l'avenir du fret ferroviaire, la peur de perdre leur emploi, leur statut, ou d'être envoyés travailler dans des filiales. Car depuis des années la SNCF se débarrasse de nombreux trafics et les transfère dans des filiales ferroviaires comme VFLI ou routières comme Geodis.

D'autre part, la SNCF aide à la mise en place de petites entreprises privées, les OFP (opérateurs ferroviaires de proximité), qui remplacent les cheminots dans certains sites et à qui la SNCF fournit à moindre coût le matériel ferroviaire, les locaux et assure les formations. Le ministère a même prévu un fonds pour les aider, si elles n'ont pas les fonds suffisants.

Depuis des années que la SNCF multiplie l'intervention des filiales, de la sous-traitance et prend prétexte de la concurrence pour diminuer les effectifs, elle met en danger la vie de ceux qui travaillent sur les voies. Récemment, à la Guillotière, un conducteur s'est arrêté d'urgence en s'apercevant que des gens travaillaient sur la voie.

Aujourd'hui, l'inquiétude est surtout liée à l'emploi. La SNCF prévoit de supprimer un emploi sur deux au Fret et a créé une ANPE SNCF. Quand le poste d'un cheminot sera supprimé, trois propositions de reclassement lui seront faites, pas forcément dans la région, et éventuellement dans une filiale. S'il les refuse, ce sera le licenciement.

Tout cela fait que les cheminots du triage ont voulu poursuivre la grève. Très peu de trains entrent et sortent, et les conséquences commencent à se faire sentir chez les clients de la SNCF, comme l'usine Rhodia Belle-Étoile, qui ne reçoit plus de matières premières.

Comme la direction Fret refuse tout dialogue, lundi matin 12 avril les grévistes sont allés à 70 envahir les locaux de la direction Fret Sud-Est à la Part-Dieu et ont occupé les lieux pendant quatre heures, furieux que le directeur ne soit pas là et que son adjoint n'ait pas de réponse à leur apporter.

Le lendemain, de nouveau, plus de 80 présents à l'AG ont reconduit la grève. La colère est montée d'un cran car, après sept jours de grève, ils n'ont toujours aucune assurance sur leur avenir.

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