Sanofi Aventis : Le trust milliardaire ferme deux usines14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Aventis : Le trust milliardaire ferme deux usines

Plusieurs centaines de travailleurs du groupe Sanofi Aventis se sont rassemblés mardi 13 avril à la Croix-de-Berny, où se tenait la réunion du premier Comité central d'entreprise (CCE). La direction y présentait les conditions de son plan de suppression de 900 emplois et de fermeture de deux usines de production chimique en 2014 : le Centre de production de Romainville (Seine-Saint-Denis) et l'usine de Neuville (près de Lyon). Ces annonces font suite à l'arrêt de l'usine de Vitry et à la suppression de 3 000 emplois dans la visite médicale, dans les fonctions centrales et la recherche.

Vendredi 9 avril, une manifestation avait déjà eu lieu à l'occasion d'une réunion du Comité de groupe. Ces suppressions d'emplois s'inscrivent dans la continuité d'un plan de restructuration qui a débuté il y a deux ans, avec 471 suppressions d'emplois à Vitry, la suppression de 900 visiteurs médicaux l'année suivante et, il y a quelques mois, la suppression de 1 200 postes en recherche et développement. Les emplois disparaissent mais, en 2010, Sanofi Aventis a déclaré un bénéfice de 8,5 milliards d'euros, ce qui le place en tête des entreprises du CAC40. Et cela dans un groupe où les bénéfices sont en hausse continuelle (déjà 7,2 milliards en 2008).

Le Centre de production de Romainville (217 salariés) est ce qui restait d'un important site qui a compté jusqu'à près de 4 000 salariés. Depuis 1985, les plans de suppression d'emplois s'y sont succédé, jusqu'à la fermeture du Centre de recherche et de développement en 2004 (un millier de salariés). En vingt-cinq ans a ainsi disparu ce qui était une des plus grandes entreprises de la Seine-Saint-Denis, qui regroupait tous les corps de métier et où se sont succédé plusieurs générations de travailleurs.

Depuis plusieurs mois, le personnel s'attendait à des restructurations, mais l'annonce de la fermeture l'a d'autant plus mis en colère que tous connaissent le montant des bénéfices du groupe, qui augmentent chaque année.

Pour essayer de mieux faire passer l'annonce, Sanofi Aventis a envoyé trois émissaires qui tous ont assuré la main sur le coeur que le groupe était obligé de fermer ces deux sites pour sauver les autres usines du groupe, invoquant les coûts de site, la baisse des volumes, la concurrence (par exemple celle de la Chine sur le marché de la vitamine B12), expliquant que tout le monde serait reclassé et que l'emploi serait maintenu en France... durant quatre ans.

Ce sont des mensonges. Aucun départ en retraite n'est remplacé. Des centaines de travailleurs précaires, qui travaillent dans les usines depuis sept ou huit ans, et quelquefois plus, seront mis au chômage, sans parler des travailleurs sous-traitants qui interviennent depuis longtemps sur les sites et vont se retrouver sans travail, dans des entreprises souvent incapables de les reclasser. Quant aux reclassements en région parisienne, tout le monde sait que les possibilités se raréfient, étant donné que les sites de la chimie ferment les uns après les autres.

Alors, le personnel est décidé à exiger que pas un seul ne reste sans emploi, ou soit contraint d'accepter un reclassement en province sans être volontaire. Et il est décidé à faire payer la direction jusqu'à ce que chacun retrouve un emploi qui lui convienne, sans perte de salaire.

À Neuville, 700 emplois sont supprimés. L'usine de vaccins contre la dengue que la direction va construire n'emploiera que 161 salariés de Neuville. 251 emplois seraient en outre « réservés » pour ceux de Neuville à l'usine Sanofi Pasteur de Marcy-l'Etoile (dans le Rhône), au détriment de nouvelles embauches qui auraient dû se faire.

Ce sont donc à nouveau 900 emplois qui vont disparaître, pour augmenter le profit des actionnaires de ce groupe pharmaceutique dont les bénéfices explosent au détriment de l'emploi, des conditions de travail toujours plus dures, des salaires qui stagnent, entraînant la précarité grandissante d'une partie de la classe ouvrière.

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