Fralib - Gémenos (Bouches-du-Rhône) : Pour 200 euros pour tous, sixième semaine de grève14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fralib - Gémenos (Bouches-du-Rhône) : Pour 200 euros pour tous, sixième semaine de grève

Depuis le 8 mars, les travailleurs de l'usine Fralib, à Gémenos près de Marseille, qui produit les sachets de thé ou d'infusion vendus sous les marques Lipton, Éléphant, Tchae, sont en grève, à l'initiative des syndicats CGT et CGC, qui ont posé la revendication de 200 euros d'augmentation pour tous.

Depuis des années, les conditions de travail se dégradent chez Fralib. Suite à un plan de licenciements, les effectifs sont passés de 248 salariés en 2007 à 183 aujourd'hui. La charge de travail s'en est aggravée d'autant pour chacun et à cela s'ajoutent les provocations de la direction, qui fait pleuvoir les sanctions. Le ras-le-bol de tous a donc explosé au moment des négociations salariales annuelles. Quand le directeur a proposé 16 euros brut par personne, cette goutte d'eau a fait déborder le vase. La production ne sort plus des ateliers, et 80 % des salariés entrent dans leur sixième semaine de grève.

L'usine Fralib appartient au groupe multinational Unilever, qui emploie 174 000 salariés dans le monde. Entre 2007 et 2008 Unilever France a reversé 1 milliard 50 millions d'euros de dividendes à la maison mère : l'entreprise aurait donc largement les moyens de payer l'augmentation de 200 euros.

Le PDG du groupe gagne par mois 393 500 euros, soit 273 fois le smic, alors que par exemple une ouvrière qui y travaille depuis 38 ans gagne 1 550 euros net (dont 15 % de prime d'ancienneté).

De toute façon, les salaires représentent bien peu dans les dépenses de l'entreprise. Les grévistes ont fait le calcul : pour une boîte de 25 sachets de thé vendue dans le commerce autour de 2 euros, tous les salaires - dirigeants compris - ne coûtent que 17 centimes ; la part des salaires dans le coût d'une boîte passerait à 19 centimes s'ils étaient augmentés de 200 euros ; cela ne réduirait guère les profits des actionnaires !

Pour populariser leur lutte, les grévistes de Fralib font le tour des hypermarchés des environs, où ils vident les rayons de tous les produits Unilever pour les rapporter dans les réserves du magasin. L'accueil par les clients, à qui les grévistes expliquent leur lutte, est très bon. La mairie d'Aubagne, PCF, leur apporte un soutien matériel, sous forme de 80 repas par jour et la cantine gratuite pour les enfants du personnel gréviste dans la communauté d'agglomération. Dans les environs, il y a d'autres usines d'agroalimentaire, dont les délégués sont venus apporter leur soutien, de même que des représentants d'autres usines du groupe Unilever (Signal à Compiègne dans l'Oise, Knorr à Duppigheim dans le Bas-Rhin).

Les travailleurs de Fralib ont bien raison de se battre pour des salaires décents.

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