Collège Françoise-Dolto - Paris XXe - La violence à l'école et l'indifférence du gouvernement14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Françoise-Dolto - Paris XXe - La violence à l'école et l'indifférence du gouvernement

Jeudi 8 avril, en fin de matinée, un enseignant du collège Françoise-Dolto, dans le 20e arrondissement de Paris, était mis à terre et frappé par un élève. Cette agression a eu lieu alors même que se tenaient les États généraux sur la sécurité à l'école, une contribution verbeuse du gouvernement censée apporter des réponses aux problèmes de la violence dans les établissements scolaires.

L'ensemble des enseignants du collège, excédés par les incidents qui se sont multipliés ces derniers temps, décidaient de ne pas reprendre les cours l'après-midi. Presque aussitôt débarquait une équipe mobile du rectorat, conduite par l'inspecteur d'académie chargé du second degré, qui arrivait tout droit des États généraux. Se croyant toujours dans cette réunion, il nous a saoulés de paroles, si bien qu'un enseignant a fini par lui signifier que, ni lui ni ses collègues n'avaient besoin de sa thérapie de groupe. Ils voulaient des actes concrets, c'est-à-dire des moyens humains supplémentaires. Dans le droit fil de ce que dit Luc Chatel, le ministre de l'Enseignement, il s'entendit répondre sans surprise : « On ne peut pas mettre un surveillant derrière chaque élève », et que c'est au corps enseignant de trouver des solutions avec les moyens déjà existants.

Ces propos n'ont fait que raviver la colère. Résultat : le lendemain, aucun enseignant ne reprenait le travail. Tous demandaient, entre autres, trois postes de surveillants supplémentaires, un demi-poste de conseiller principal d'éducation et un personnel de direction pour palier les absences de la principale-adjointe stagiaire.

L'après-midi, l'inspecteur d'académie était de retour pour annoncer l'arrivée d'un personnel de direction jusqu'à la fin de l'année scolaire, ainsi que le paiement de la journée et demie de débrayage. C'était loin de satisfaire toutes les revendications mais le sentiment dominant était tout de même la satisfaction d'avoir fait reculer l'administration, grâce à une réaction collective et solidaire.

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