Clermont-Ferrand : Manifestations contre les expulsions de sans-papiers14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Clermont-Ferrand : Manifestations contre les expulsions de sans-papiers

Jeudi 8 avril, une nouvelle manifestation a rassemblé deux cents personnes devant la préfecture de Clermont-Ferrand pour s'opposer au préfet qui veut faire expulser des jeunes, des étudiants et une famille arménienne.

Après un premier recul, ce préfet de région, ex-directeur de cabinet du ministre Hortefeux, est revenu à la charge. Il n'est freiné dans son zèle obstiné que par les protestations et manifestations qui se multiplient et se prolongent.

Il y a d'abord le cas de Zyed, un étudiant qui a été arrêté et enfermé au centre de rétention de Lyon depuis trois semaines, qui devrait être expulsé sous le prétexte officiel qu'il ne réussirait pas ses études. Or, malgré tous les obstacles mis sur son chemin, il en est à sa troisième année d'informatique et s'il ne réussissait pas ses examens cette année, le préfet y serait à coup sûr pour quelque chose.

La présidente de l'Université, le maire de Clermont-Ferrand et le président du Conseil régional ont demandé à être reçus ensemble par le préfet pour obtenir la libération immédiate de Zyed et sa régularisation administrative.

Il y a aussi le cas de Youssouf, un lycéen qui vit en France depuis sept ans, et où il a de la famille. Grâce aux soutiens qu'il a reçus, le préfet est prêt à une concession pour lui éviter l'expulsion et le retour en Afrique.

Mais le préfet qui n'est pas à une absurdité près accorde une carte de séjour au frère de Youssouf, qui a moins de 13 ans, mais pas à lui !

D'autre part, la situation des deux soeurs jumelles marocaines de 16 ans semble se stabiliser quelque peu après bien des péripéties : l'une d'elles a pu revenir du Maroc, après avoir été expulsée de France pendant près de quinze jours, tandis que sa soeur a échappé à l'expulsion en se cachant, aidée par des associations.

Là aussi, les soutiens et les manifestations répétées ont incité le préfet à accorder un titre de séjour pour un an. Ainsi à titre symbolique, une cérémonie de « parrainage républicain » est prévue pour ces jeunes scolaires au cours d'une séance du Conseil régional et peut-être aussi au Conseil municipal.

La situation d'une famille arménienne est également préoccupante. Un de leur fils a été témoin d'un crime. Menacé de mort, il a dû fuir avec sa famille qui s'est exilée en France. Ils ont été arrêtés par la police. La mère et le fils ont été enfermés en centre de rétention, puis libérés. Mais le préfet et ses fins limiers ne les lâchent pas et cette famille craint à tout moment d'être arrêtée et expulsée.

Avec un préfet aussi prompt à exécuter les consignes d'Hortefeux, il ne faut pas relâcher la pression.

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