Carrefour Market : L'arnaque sur les salaires contestée14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour Market : L'arnaque sur les salaires contestée

Plus de 1 500 salariés de Carrefour Market (ex-Champion) ont déjà déposé un dossier devant des tribunaux de Prud'hommes pour non-paiement du temps de pause. Ils demandent le rappel de salaires impayés représentant environ 2 800 euros par personne.

En septembre 2009, le tribunal de Prud'hommes de Creil, dans l'Oise, avait donné raison aux caissières du magasin de Lamorlaye et condamné le groupe Carrefour à verser plus de 250 000 euros de rappel de salaires à ses employés. Le même mois, il avait aussi été condamné au pénal par le tribunal de police de Lyon pour le non-paiement des pauses, violant la loi sur le smic.

Ces jugements ont encouragé des salariés lésés de différents magasins Carrefour Market à porter plainte à leur tour. Pour éviter que des pressions ne s'exercent sur les plaignants, les dossiers ne sont déposés par les syndicats que lorsqu'il y en a au moins une dizaine par magasin.

Selon la convention collective de la grande distribution, les salariés ont droit à trois minutes de pause par heure, et le temps de pause doit être rémunéré à hauteur de 5 % du travail effectif. Autrement dit, résume un de leurs avocats, « un salarié qui travaille 35 heures a droit à 1,75 h de pause et doit être payé 36,75 h ». Mais en 2005, poursuit-il, « le smic a augmenté de 5 % pour harmoniser les différents smic nés des lois Aubry, et la direction de Carrefour Market en a profité pour amortir cette hausse en faisant disparaître les 5 % du temps de pause ». Le manque-à-gagner pour chaque salarié s'élève à plus de 50 euros par mois, et ce depuis près de cinq ans. Les 1 500 dossiers déposés représentent à eux seuls 4,5 millions d'euros impayés que Carrefour aurait ainsi détournés à son profit.

L'arnaque s'ajoute ainsi aux conditions de travail pénibles, aux horaires décalés et aux bas salaires que Carrefour impose à ses salariés. Et il n'est pas le seul groupe à s'estimer au-dessus des lois, c'est une pratique courante dans la grande distribution. La bataille juridique a déjà permis à une partie des salariés de Carrefour Market de récupérer les sommes qui leur étaient dues. C'est un encouragement pour les autres.

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