Aéroport de Roissy (région parisienne) : Licenciés pour quelques croissants reçus14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy (région parisienne) : Licenciés pour quelques croissants reçus

Un travailleur de Roissy se défendait, le 13 avril, devant le tribunal de Prud'hommes de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, qui a repoussé sa décision à juillet. Son patron l'a licencié parce que Air France ne supporte pas qu'on s'en prenne à ses biens, même à des croissants destinés à la poubelle.

Quand l'équipage d'un avion offre au conducteur, qui le convoie après l'atterrissage, ce qui reste de viennoiseries, cela peut se payer d'un licenciement pour « faute grave ». Air France ne veut pas que quelques croissants, yaourts ou autres, même donnés et même ne pouvant pas être reproposés sur un autre vol, soient destinés à la pause de travailleurs qui, d'ailleurs, n'ont pas de cantine.

Tous les travailleurs de l'équipe, chefs compris, de la société de transport concernée prenaient ainsi leur pause au vu et au su de tous, tant cela allait de soi. Mais pas pour Air France qui a porté plainte. Après quoi les gendarmes de l'aéroport se sont mis sur la piste des croissants et de ceux qui les acceptaient du personnel navigant. Cela a abouti au licenciement de plusieurs salariés.

Sur les plates-formes de Roissy, d'Orly et d'autres aéroports, des salariés d'entreprises de transport ou de nettoyage sont régulièrement licenciés pour un jus de fruit destiné à être jeté ou pour un quotidien laissé à bord après avoir été lu par un passager...

Écoeurés par ce gaspillage d'après atterrissage, des salariés de sociétés, telle Servair et auparavant Skychef, qui chargent plateaux-repas et snacks à bord des avions, avaient demandé que ce qu'ils récupéraient après un vol soit au moins remis à des associations comme les Restos du Coeur. Pas question pour les patrons ! Ils en font une question de principe.

Gaspiller de la nourriture et licencier un travailleur parce qu'il a accepté - ce que des navigants ont confirmé au tribunal - un peu de nourriture pour lui et ses camarades, voilà qui juge les « principes » des patrons ! Et ça nous reste en travers de la gorge.

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