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- Lutte ouvrière n°2172
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Visseries boulonneries de Fourmies (Nord) : Subventions aux suppressions d'emplois
Fermeture d'une usine à Amiens ainsi que du siège social à Créteil, trente emplois supprimés aux Visseries de Fourmies, c'est par cette addition que se solde la reprise, par la société italienne Agrati, d'une partie du groupe Acument, spécialisé dans la visserie pour l'industrie automobile, essentiellement Renault et PSA.
En avril 2009 Acument avait déjà menacé de fermer l'usine de Valenciennes, ce qui apparemment n'était pas acceptable pour la direction de PSA. Celle-ci a alors pris en charge la vente de la partie française du groupe. Le montage financier qui aboutit à la vente actuelle a donc mis près d'un an à être élaboré et on ne peut qu'imaginer les tractations, tant le « secret commercial » a été scrupuleusement respecté, du moins vis-à-vis des ouvriers.
Finalement c'est donc le groupe Agrati qui rachètera quatre usines du groupe Acument et prévoit de fermer l'usine d'Amiens courant 2011 ainsi que le siège. Le nouveau propriétaire affirme investir environ trente millions d'euros, principalement, dit-il, pour relancer le projet de plate-forme logistique.
Agrati détient 52 % de la structure financière qui devient propriétaire. Le reste, c'est-à-dire 17 millions d'euros, appartient au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, créé après la crise par Renault, PSA et l'État pour maintenir les sous-traitants dont les deux trusts automobiles ont besoin. En plus de ces 17 millions, Agrati est subventionné de tous les côtés : ministère de l'Aménagement du territoire, région Nord-Pas-de-Calais, agglomération de Valenciennes apportent plus de 5 millions d'euros. La direction a également dit que la « dette sociale » serait annulée. En clair Acument, l'ancien propriétaire, n'a pas payé une partie des cotisations sociales et l'État passe l'éponge.
Combien Agrati met-il réellement dans l'affaire ? Combien Acument a-t-il récupéré de profits ces dernières années ? Quel est le montant exact des subventions ? Les questions ne manquent pas, auxquelles non seulement les patrons et les pouvoirs publics mais aussi les responsables politiques locaux qui ont participé aux négociations ne répondent pas. Ces réponses, les travailleurs des Visseries de Fourmies, qui verront disparaître 30 emplois sur 200, et ceux des autres usines devront bien les obtenir.