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- Lutte ouvrière n°2172
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SNCF - Paris Saint-Lazare : Les cheminots en ont ras le bol des agressions
Samedi 13 et dimanche 14 mars, le trafic des trains a été très perturbé sur le réseau de la gare Saint-Lazare à Paris : telle était la réponse des cheminots à une nouvelle agression de contrôleurs par une bande de voyous, samedi 13 après-midi, agression qui a fait trois blessés graves.
Voyant se profiler une paralysie semblable à celle de l'an dernier, à la même époque, la direction a rapidement reçu les organisations syndicales et cédé quelques mesures afin de désamorcer la colère des cheminots : la création de dix postes supplémentaires (sur les 18 demandés) pour la surveillance générale ; une école de formation pour une douzaine de nouveaux contrôleurs ; 25 embauches dans les gares du réseau ; quelques mesures pratiques pour permettre aux cheminots de ne pas se rendre en uniforme à leur travail ; des espaces dédiés aux contrôleurs sur les trains. La direction s'appliquait ainsi à apaiser un climat tendu, tant les agressions sont à répétition sur le réseau.
La dernière agression est venue après bien d'autres : à Colombes, après le dernier train et la fermeture de la gare, des individus s'en étaient pris aux cheminots qui attendaient la navette routière ; dans la gare Saint-Lazare, un cheminot donnant le départ des trains avait reçu un coup de pied d'un voyageur l'ayant traité de « fainéant » ; dans un train se rendant à Mantes-la-Jolie, un cheminot voyageur mais en uniforme s'était fait agresser ; de même à Cergy pour deux conducteurs de trains, etc. Pas un jour ne se passe sans qu'un cheminot ou un autre ne soit injurié ou pris à partie, et parfois violemment, par des voyous ou des voyageurs excédés. Sur la région Saint-Lazare, les trains bondés roulent souvent avec un seul cheminot à leur bord (le conducteur) et hors des heures de pointe, il n'y a pas non plus le personnel nécessaire pour la mise en sécurité des lieux, comme de celle des voyageurs et des cheminots.
Avec sa politique de réduction du personnel sur les trains et dans les gares, la direction de la SNCF a sa part de responsabilité dans les situations d'insécurité. C'est elle qui laisse seuls les passagers comme les cheminots face à la petite et moyenne délinquance. Et c'est contre cette politique que les cheminots de Saint-Lazare ont arrêté le travail.