Nos lecteurs écrivent - La tempête du 28 février et ses conséquences : Services de l'Équipement peau de chagrin17/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2172.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent - La tempête du 28 février et ses conséquences : Services de l'Équipement peau de chagrin

La force de la tempête n'explique pas l'ampleur du drame de la Faute-sur-Mer. Parmi les nombreuses causes de cette catastrophe, une vient directement de la dégradation des services publics de l'Équipement.

Depuis plusieurs années, ce ministère fait l'objet de coupes drastiques de personnel, de recherche d'économie, de fusion entre services, tout cela au détriment des missions, et bien entendu de la population.

Les DDE (divisions départementales de l'Équipement) n'existent plus. L'ingénierie publique centralisée a été supprimée. Les responsables nous demandent de laisser les entreprises envahir tous les champs qui sont du ressort de la concurrence... avec tous les problèmes que cela peut entraîner (position dominante de certaines entreprises, pression auprès des élus).

Les inondations de la Somme de 2001 avaient montré qu'aucun Plan de prévention des risques n'avait été produit sur cette zone, et qu'il y avait eu une multiplication anarchique des permis de construire par les maires. Aucune leçon n'a été tirée.

Dans les services on nous annonce, études à l'appui, qu'après les digues c'est tout le réseau routier national qui est dégradé. L'État supprime petit à petit tous ses services techniques s'occupant des routes. La cause en est simple : il s'agit de faire des économies dans le budget de l'État et d'ouvrir ce marché aux entreprises.

Déjà, de nombreuses routes ne connaissent plus d'entretien. Les nids de poule ou les fissures sont laissées tels quels, sans réparation, ou bien juste tartinés de bitume pour durer une saison de plus... Combien d'accidents de voiture, combien de morts à venir, du fait de ce laisser-aller ?

Alors, tout cela est scandaleux : les risques sont répertoriés, les moyens d'y faire face sont connus mais là n'est pas la question pour les hauts fonctionnaires de l'État. Les caisses de l'État sont grandes ouvertes pour les banquiers et dans le cas de l'Équipement aussi pour les entreprises du BTP à travers des « plans de relance ». Le devoir de réserve des fonctionnaires nous empêche de rendre publics les rapports actuels.

Après la catastrophe de la Nouvelle-Orléans, la justice nord-américaine a désigné comme coupable le corps des ingénieurs des Ponts. Pour éviter une décision judiciaire similaire, les agents de l'ex-DDE de Vendée ont tout de suite ressorti un rapport datant de 2008, prévenant des risques à venir sur les digues vendéennes. Mais les morts de Vendée ne peuvent pas revenir à la vie.

Un lecteur, ingénieur dans les services de l'ex-ministère de l'Équipement.

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