Enseignement : Lutte contre les suppressions de postes La mobilisation continue17/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2172.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : Lutte contre les suppressions de postes La mobilisation continue

Vendredi 12 mars, la manifestation parisienne des enseignants a rassemblé à Paris entre 8 000 et 10 000 personnes. Cette manifestation, appelée par les organisations syndicales et l'assemblée générale des grévistes de l'Île-de-France, s'inscrivait dans le cadre d'un appel national à la grève de l'ensemble des organisations syndicales du secondaire.

Au retour des vacances de février, c'était la première journée de mobilisation pour les enseignants des académies franciliennes. Elle a permis de vérifier que le mouvement contre les suppressions de postes, démarré dans les collèges et lycées d'Aubervilliers au début du mois de février, avait repris en Seine-Saint-Denis et dans l'académie de Créteil. Et même s'il s'avère que les mobilisations locales sont aujourd'hui moindres qu'avant la période des congés scolaires, le fait que la manifestation parisienne a été un succès montre que nombre d'enseignants veulent toujours afficher leur refus des réformes gouvernementales.

Les manifestations qui ont été organisées dans les autres académies n'ont pas eu le même succès. Cependant, Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, ne doit pas s'en réjouir pour autant. Les vacances n'ont pas été l'éteignoir attendu et une étincelle peut toujours mettre le feu.

Des grévistes n'avaient d'ailleurs pas lâché prise durant les congés. Certains avaient souhaité utiliser leurs vacances pour aller à la rencontre des enseignants des académies qui avaient repris les cours. Cela a pu s'organiser dans des villes comme Lyon, Toulon, Nîmes avec toujours un accueil chaleureux et parfois même un petit succès. Ainsi à Nîmes, deux professeurs de la région parisienne, en contact avec ceux de la région, avaient réussi à « visiter » quatre collèges et lycées en une journée et même à décider l'un d'entre eux, le lycée professionnel Jules-Raimu, à entrer dans la grève dès le mercredi 10 mars pour préparer la journée du 12.

Les propos que Chatel a tenus ces derniers jours sur le remplacement des professeurs absents ont exaspéré tout le monde. Il a stigmatisé les enseignants en laissant entendre que c'est l'absentéisme des professeurs qui poserait problème. Or toutes les statistiques démontrent que les enseignants ne sont pas plus absents que d'autres catégories professionnelles. Au regard du nombre important de femmes qui exercent ce métier, il le serait même moins que la moyenne quand on sait le nombre d'arrêts dus aux maternités. Surtout, Chatel voudrait que les professeurs absents soient remplacés par des étudiants ou des retraités, une manière pour lui de supprimer encore plus massivement du personnel à l'Éducation nationale. Cette politique s'inscrit dans ce scandaleux plan pluriannuel de suppressions de postes, près de 80 000 d'ici 2012.

Aujourd'hui, des minorités d'enseignants de Seine-Saint-Denis sont toujours dans le mouvement et aspirent à une extension à d'autres départements de la région parisienne et au-delà à d'autres académies. Ils se sont par exemple retrouvés mardi 16 mars à plusieurs dizaines, essentiellement des collèges et lycées d'Aubervilliers, à s'adresser à la population dans une joyeuse et festive manifestation à la Gare du Nord à Paris où ils ont pu vérifier toute la sympathie dont ils bénéficiaient auprès de la population de la banlieue parisienne. Ces minorités ont d'ailleurs la volonté de continuer les « visites » dans d'autres établissements comme cela s'est fait le même jour aux collèges Jean-Jaurès de Saint-Ouen ou Jacques-Feyder d'Épinay-sur-Seine.

Jeudi 18 mars une nouvelle journée de grève et de manifestation était d'ailleurs appelée par les syndicats et l'assemblée générale des grévistes.

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