Éboueurs de Marseille : Les travailleurs d'ISS imposent la garantie de l'emploi17/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2172.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Éboueurs de Marseille : Les travailleurs d'ISS imposent la garantie de l'emploi

La grève d'ISS, une des entreprises privées qui assurent le ramassage des ordures à Marseille vient de se terminer, lundi 15 mars, à la satisfaction du personnel dont l'inquiétude était bien réelle. Cette grève, essentiellement conduite par FO, avait débuté samedi 6 mars.

Pour le ramassage des ordures ménagères, le chef d'orchestre de la propreté est la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) qui réunit 18 communes. La collecte et le traitement de leurs ordures représentent un marché de quelque 161 millions d'euros qui attise les convoitises ; l'année dernière, 76,5 millions d'euros sont revenus au privé.

Dans les communes qui entourent Marseille, la collecte est le plus souvent attribuée au privé. Quant à la collecte dans la ville même, elle est assurée par ISS environnement dans les 2e et 16e arrondissements, par Onyx dans le 3e, Bronzo dans le 14e, la SMN, la société de Louis Nicollin, président du club de foot de Montpellier, dans le 15e. Les onze autres arrondissements de la ville sont gérés par le public.

C'est la définition du cahier des charges de l'appel d'offres pour le renouvellement des attributions au début de l'été qui a déclenché la grève. Après avoir fait étudier le retour au public du ramassage des ordures ménagères, et y avoir renoncé, le président socialiste de MPM, Eugène Caselli, avait prévu de retirer à ISS une partie du 2e arrondissement pour le remettre au public.

Si, semble-t-il, les patrons de ISS étaient favorables à la grève qui soutenait leur candidature, comme cela avait déjà été le cas pour Bronzo en novembre 2009, il n'en reste pas moins que les salariés craignaient de faire les frais des changements et de perdre leur emploi. Pendant toute la semaine, les centres de transfert des déchets des Aygalades (Nord) et de la Capelette (Sud) ont été bloqués, ainsi les autres entreprises ne pouvaient pas ramasser les ordures, et 7 000 tonnes de déchets se sont accumulées dans les rues. La grève des salariés d'ISS a été spectaculaire.

Ils demandaient la garantie d'avoir tous un travail, quelles que soient les modifications. La grève a donc duré une semaine avant que des astuces juridiques ne soient trouvées et des garanties écrites. Les 132 emplois de la société seront maintenus. Il sera créé un service permanent d'intervention avec vingt postes et dix roulants, pour des opérations ponctuelles dans le 2e arrondissement. Quinze agents d'ISS vont être embauchés dans la fonction publique.

C'est là, quelles qu'aient pu être les manoeuvres patronales, des revendications légitimes qui ont été obtenues grâce à la détermination des travailleurs d'ISS.

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