Centre de distribution de La Poste : À Perigny (Charente-Maritime) grève pour des embauches17/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2172.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre de distribution de La Poste : À Perigny (Charente-Maritime) grève pour des embauches

À Périgny, près de La Rochelle, les facteurs du centre de distribution du courrier sont en grève depuis le mardi 9 mars pour obtenir six postes supplémentaires.

En novembre 2009, La Poste avait regroupé les facteurs de cinq bureaux, regroupant neuf communes proches de La Rochelle dans une plateforme unique de distribution du courrier. Elle en avait profité pour supprimer six postes (départs à la retraite non remplacés pour la plupart, un licenciement et une démission). Tout cela en pleine période de fêtes de fin d'année, au moment d'une augmentation importante du trafic des colis et du courrier. Du coup, la direction avait imposé des heures supplémentaires à tout le monde pour pouvoir faire face. Mais depuis février, elle ne paye même plus ces heures supplémentaires sous prétexte que le temps d'adaptation à la nouvelle organisation du travail est passé. Elle a mis en place une nouvelle machine pour trier le courrier, et la formation a consisté en tout et pour tout en un film de cinq minutes présentant les principaux gestes à faire !

Début mars, la coupe, déjà bien remplie, a débordé. La direction a annoncé une baisse du temps de distribution pour les plis électoraux (pendant la campagne des régionales) et, qu'en plus des six postes supprimés, les facteurs au travail devraient désormais remplacer les absents et se répartir leurs tournées. C'est ce qui les a amenés à se mettre en grève à partir du 9 mars, demandant notamment la création de six postes et une vraie formation sur le nouveau matériel. 63 facteurs sur 68 sont en grève. Autant dire qu'aucune tournée n'est assurée.

La direction a fait venir des cadres de Poitiers pour tenter de faire un peu de distribution. Surtout, elle a mis en place un centre de distribution parallèle, fonctionnant avec des intérimaires. Mais cela ne suffit pas à remplacer les facteurs.

Après une semaine de grève, les facteurs ont obtenu trois emplois en CDI et un poste et demi en CDD jusqu'en juin. Ils ont alors décidé de reprendre le travail, estimant qu'ils ne pourraient obtenir plus pour le moment.

La lutte a donc payé. D'autant que pendant une semaine, les facteurs se sont retrouvés chaque jour devant le centre, y restant en piquet de grève jusqu'au soir. Ils ont appris à se connaître et à se battre ensemble, eux qui venaient tous de centres différents. Voilà une chose que la direction n'avait pas prévu en les regroupant. À n'en pas douter, cela comptera pour l'avenir.

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