Arc International - Arques (Pas-de-Calais) : Une première mobilisation17/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2172.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arc International - Arques (Pas-de-Calais) : Une première mobilisation

Mardi 9 mars, 2 000 travailleurs d'Arc International - verrerie, cristallerie pour la table, la plus grosse entreprise privée du Nord-Pas-de-Calais - répondaient à l'appel des syndicats (sauf celui lié à la direction) et se mettaient en grève, surmontant leurs craintes et contredisant tous ceux qui, dans l'entreprise comme dans la population locale, disaient qu'« il n'y aura jamais de grève chez Durand ! »

Dans la manifestation on entendait crier « Y'en a marre » : marre des milliers de suppressions d'emplois et des délocalisations, marre des centaines de mutations et des emplois externalisés, des salaires qui dégringolent et des primes minables, marre du chômage partiel et des repos imposés, marre des mensonges de la direction, des gros salaires des directeurs et de la fortune de Durand.

Pas plus que la direction, les responsables syndicaux ne s'attendaient à une telle mobilisation. Les négociations se sont vite conclues avec quelques maigres avancées : une prime de 1 % sur le salaire annuel, soit pour la majorité 130 à 200 euros net. À l'atelier Décor le passage en 3x8 n'est plus imposé, c'est « au volontariat ». Des opérateurs pourraient continuer à travailler en 5x8, mais la direction parle toujours de sureffectif...

La prime, si minime soit-elle, n'aurait pas été obtenue sans la grève... Quant aux mutations, externalisations ou éventuels licenciements, beaucoup pensent que « ça repartira en mai », quand ces problèmes viendront en discussion avec les syndicats.

En mai, ou même avant, la grève pourrait effectivement redémarrer là où elle s'est arrêtée. D'autant plus que l'appel à la reprise du travail n'a été lancé et voté que dans une assemblée d'environ 200 grévistes. Tous n'ont donc pas été consultés, loin de là, et certains pensent que la grève aurait pu durer plus longtemps.

Cette fois-ci elle n'a duré qu'un jour, suivie de débrayages tournants pendant deux jours, et la direction n'a pas lâché grand-chose. Pour la prochaine, il faudra des revendications plus précises et faire que l'assemblée de tous les grévistes décide démocratiquement de la conduite de la grève.

Parce que la direction n'en restera pas là ! Dans les médias, elle gémit que l'année 2009 a été « abominable » et qu'elle se bat pour « sauver le site ». Ce genre de discours ne passe plus et il met beaucoup de travailleurs en colère. Arc International a largement les moyens financiers, notamment pour acheter des usines et investir en Chine et au Moyen-Orient ! Ce sont au contraire ses travailleurs qui vivent dans une situation abominable. Et la direction ne se bat pas « pour sauver le site », mais pour augmenter ses profits et la fortune personnelle de la famille Durand et Cie.

Imposer qu'une partie de la fortune accumulée depuis des dizaines d'années par la famille Durand serve à augmenter les salaires et embaucher du personnel, ça ne la mettra pas sur la paille et c'est absolument nécessaire pour les travailleurs.

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