La cour d'appel de Tunis vient de confirmer la peine de six mois de prison infligée au journaliste Taoufik Ben Brik, connu pour ses propos critiques vis-à-vis du régime du président Ben Ali. Accusé d'avoir agressé une femme dans la rue, il n'a cessé de clamer son innocence et de dénoncer une machination de la police tunisienne. Le fait est qu'il a été arrêté en octobre, deux heures après la publication d'un article mettant en cause Ben Ali, alors candidat à sa réélection à la tête de l'État.

Cette condamnation qui n'est justifiée que par la volonté de vengeance du pouvoir met également la vie du journaliste en danger. Agé de 49 ans, celui-ci souffre en effet de plusieurs maladies, dont une grave déficience immunitaire. Par ailleurs, il est détenu dans une prison située à 130 kilomètres de la capitale, ce qui limite les visites que peut lui faire sa famille.

Taoufik Ben Brik n'est d'ailleurs pas le seul journaliste que le régime essaie de réduire au silence. Depuis la réélection de Ben Ali, les autorités multiplient les mesures contre les opposants et les défenseurs des droits de l'homme. Ils sont l'objet de harcèlement, de filatures, de surveillance de leur domicile, voire d'interdiction de travailler, et de poursuites pénales.

Cela suffit pour juger ce régime, qualifié de démocratique par les gouvernants français. Il faut bien que les trusts français puissent prospérer en exploitant une main-d'oeuvre tunisienne payée à bas prix.

Les travailleurs, eux, se doivent de réclamer la libération immédiate de Taoufik Ben Brik et de tous les prisonniers politiques en Tunisie.