SNCF : La grève du 3 février, une journée pour exprimer le ras-le-bol des cheminots03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : La grève du 3 février, une journée pour exprimer le ras-le-bol des cheminots

La journée de grève du 3 février, appelée principalement par la CGT et Sud-Rail, avait toutes les chances d'être assez bien suivie tant le ras-le-bol des cheminots est grand.

Même si la succession de journées d'action isolées les unes des autres lasse bien des travailleurs, les raisons de mécontentement s'accumulent au fil des mois. Le « y'en a marre de ces grèves-là » va de pair avec « ça vaut la peine de marquer le coup et d'en être ».

Le manque d'effectifs est général. Aux ateliers du Landy (Paris-Nord) par exemple, les ouvriers travaillent en sous-effectif permanent. La direction a beau faire miroiter qu'avec les suppressions d'emplois dans le fret, des cheminots du fret vont débarquer à l'atelier, cela ne rassure personne car tout le monde sait parfaitement que les gars du fret n'ont guère envie de venir aux ateliers.

Du côté des agents de conduite également, le sous-effectif est général. Par exemple, sur la ligne C du RER à Paris, même si les réflexions fusent ici ou là pour déclarer qu'une « nouvelle journée de grève ne servira à rien », bien des cheminots seront en grève.

Sans parler des salaires bloqués, l'incertitude face à l'avenir pèse également sur le moral de tous, tant les projets de restructuration de la SNCF, l'éclatement des services en de nouvelles entités, les perspectives de filialisation, voire de privatisation de secteurs entiers, la suppression des triages et la réforme du fret, sont en train de se concrétiser. Au Havre, par exemple, où l'important triage va fermer, la direction propose à 120 cheminots soit de partir en région parisienne, soit d'être repris par une filiale avec une dégradation importante des conditions de travail.

Partout, sur l'ensemble du réseau ferré du pays, la politique de la SNCF contribue à développer l'exaspération des cheminots, et souvent l'animosité des voyageurs. Pour 2010, la direction annonce une nouvelle baisse d'effectifs. Son secteur Fret SNCF accusera une baisse de près de 2 600 postes de travail. Mais aucun secteur ne sera d'ailleurs épargné par les suppressions de postes, qu'il s'agisse des Gares, des Infrastructures, des TER et Transilien, de SNCF-Voyages, puisque telles sont désormais les divisions administratives du groupe SNCF.

Face à cette situation, il est sûr que la colère rentrée depuis si longtemps par les cheminots devra bien finir par exploser et se traduire par un mouvement d'ensemble sur des revendications d'ailleurs partagée par l'ensemble de la classe ouvrière du pays : des embauches et des augmentations de salaires !

Partager