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- Lutte ouvrière n°2166
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Service des espaces verts - Grenoble : La municipalité sème des graines de colère
À la demande des jardiniers de la ville, la section CGTdes espaces verts de Grenoble a rédigé un cahier de revendications portant sur la reconnaissance et la technicité du métier de jardinier, mais aussi sur la revalorisation des primes et des conditions de travail. En effet, les agents s'inquiètent de faire de moins en moins de travail horticole qualifié et de plus en plus de nettoiement.
Le travail évolue ainsi à cause, entre autres, des économies sur la production florale et les plantations. D'ailleurs, au classement des villes fleuries, la ville a perdu la « quatrième fleur », dont beaucoup étaient fiers.
Courant septembre une délégation avait remis à l'adjointe chargée du personnel municipal une pétition signée par 150 agents sur les 197 du service. Apparemment, l'adjointe n'a pas cru devoir la prendre en considération et l'a égarée. Cependant, le bruit courait qu'elle se rendrait à une réunion des chefs d'équipes pour s'expliquer, mais c'est finalement un directeur qu'elle a envoyé à sa place. Résultat, les chefs d'équipes se sont solidarisés des agents. En octobre, 80 agents du service ont investi le bureau du directeur pour lui rappeler leur mécontentement. Mais il fallut attendre encore un mois et demi pour qu'une délégation soit reçue par ce directeur, sans plus de résultat.
Devant ce peu de considération, les agents ont décidé, en assemblée générale, d'imposer un rendez-vous avec le député-maire socialiste. C'est à plus de cent, chefs d'équipes et agents de terrain, qu'ils se sont invités dans le cabinet du maire après avoir fait un tour dans l'hôtel de ville en tapant sur les cloisons des bureaux des élus et de la direction générale. À l'issue de cette rencontre que nous avions dû imposer, la plupart de nos revendications semblaient satisfaites, mais notre interlocuteur s'était bien gardé de les chiffrer. Par ailleurs, le maire ne voulait pas comprendre pourquoi les jardiniers « chouchous des habitants à l'égal des pompiers » sont mécontents et il demandait la création d'un groupe de travail pour diagnostiquer le mal-être. Le courrier de l'adjointe confirmait les réponses du maire, sans cependant donner plus de chiffres.
Après une lecture attentive, nous avons pu calculer que certains d'entre nous toucheront moins de 4 euros mensuels de prime de nettoyage, plus 0,80 euro par heure de nuit en cas de canicule, ou encore 5,84 euros par mois pour seconder le chef d'équipe. Serait-ce de l'engrais pour la colère ?
Une nouvelle assemblée était prévue mercredi 3 février, car ce n'est pas avec la promesse d'un euro par semaine que nous nous sentons plus respectés, au contraire, ni nous ni notre travail.