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- Lutte ouvrière n°2166
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Leur société
Mobilité des fonctionnaires : La porte ouverte aux licenciements
Le 11 février le gouvernement doit faire paraître les décrets d'application de la loi d'août 2009 sur la mobilité des fonctionnaires.
Elle est censée favoriser la mutation des salariés de l'État, la nouvelle possibilité qu'ils auraient de changer de métier, d'envisager une nouvelle carrière. Mais le véritable objet de cette loi réside dans un des ses articles qui stipule qu'un fonctionnaire dont l'emploi est supprimé se verra proposer un autre poste, sans aucune garantie sur la nature du travail ni même sur le lieu d'activité. De plus, si le fonctionnaire refuse par trois fois une proposition de mutation, il sera purement et simplement mis en disponibilité, sans salaire ni indemnité. Ayant refusé trois nouveaux postes, il sera considéré comme démissionnaire ou mis à la retraite d'office, quel que soit le montant de la retraite.
Voilà un décret fait pour permettre au gouvernement de réduire encore le nombre de fonctionnaires alors qu'il a prévu le non-remplacement d'un retraité sur deux, soit plus de trente mille suppressions d'emplois pour cette année. Combien l'État va-t-il fabriquer de nouveaux chômeurs ou de retraités pauvres dans les années qui viennent ?
C'est le ministre du Budget, Woerth, qui est chargé par le gouvernement de vanter les prétendus bienfaits de cette nouvelle loi. Il s'agit évidemment pour lui de faire des économies sur le budget de l'État et on sait qu'il les fait de préférence en supprimant des postes de fonctionnaires dans des secteurs indispensables à la population, comme l'éducation et la santé publique. Dorénavant, non seulement l'État supprimera des postes, mais en plus il aura la possibilité de licencier ceux qui les occupaient. Quelle que soit leur utilité et quel que soit bien entendu le sort des travailleurs concernés.
Cette loi n'est pas seulement un mauvais coup pour une partie des travailleurs, les fonctionnaires, qui vont eux aussi se trouver confrontés à la menace du licenciement. Elle est aussi une attaque directe de plus contre les conditions de vie de l'ensemble de la population, car les services publics sont une composante indispensable de ses conditions de vie.