Martinique et Guyane : Le oui à une collectivité unique... sans grande participation des masses laborieuses03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique et Guyane : Le oui à une collectivité unique... sans grande participation des masses laborieuses

Après avoir répondu par un NON massif à la consultation du 10 janvier sur la création d'une nouvelle collectivité avec de nouvelles compétences dans le cadre de l'article 74 de la Constitution, les électeurs de Martinique et de Guyane étaient à nouveau appelés à se rendre aux urnes le dimanche 24 janvier. Il leur était demandé cette fois de dire s'ils approuvaient ou non la transformation du département et de la région en une collectivité unique ayant les compétences réunies de ces deux collectivités et dotée d'une assemblée unique, mais cette fois-ci dans le cadre de l'article 73, c'est-à-dire en conservant l'application automatique des lois votées en France.

En Guyane, le oui a obtenu 57,49 % des suffrages avec une abstention de 72,58 % des électeurs.

En Martinique, cette fois-ci, le oui était attendu. En effet, la quasi-totalité des partis et organisations politiques, des indépendantistes aux autonomistes, de la Fédération Socialiste au Parti Communiste martiniquais, en passant par la majorité des partis de droite, appelaient à voter oui. Celui-ci l'a donc emporté avec 68,4 % des votants. Mais le 24 janvier, comme en Guyane, une forte majorité des électeurs de Martinique se sont abstenus, soit 64,23 %.

Manifestement une grande partie des travailleurs et de la majorité de la population laborieuse, confrontés qu'ils sont aux effets de la crise (licenciements, chômage et précarité, augmentation du coût de la vie), ont continué de manifester leur méfiance vis-à-vis des hommes politiques de tout bord, disant qu'ils ne « voyaient pas ce que cela allait leur apporter » et se sont détournés de ce vote.

Ils ont voté non massivement le 10 janvier, refusant d'accorder leur confiance aux politiciens qui les appelaient à voter pour un changement statutaire tout en refusant de dire clairement si dans leur nouvelle collectivité, ils mèneraient une politique en faveur des catégories les plus faibles de la population. Une partie des travailleurs a voté oui le 24 janvier, voulant ainsi limiter les pouvoirs et freiner les appétits de ces hommes politiques. Tant ils savent que ces aménagements administratifs ne changeront pratiquement en rien leur sort. Ce qui compte pour eux, à n'en pas douter, ce sont les difficultés qu'ils prennent de front - chômage, licenciements, précarité, hausse des prix - et sur lesquelles ils se sont déjà exprimés lors de la grande grève de février-mars 2009.

Dès le lundi 25 janvier, on pouvait entendre les premiers échos venant de la population pauvre. « Qu'est ce que ces hommes politiques vont faire maintenant avec leur assemblée unique, ils vont se battre entre eux pour être les premiers au pouvoir » ? Ou encore, et pour reprendre le communiqué de Combat Ouvrier : « Le souci est qu'ils (les travailleurs) puissent s'exprimer par une deuxième vague de mobilisation générale plus puissante et plus efficace, tant la situation actuelle avec les effets aggravés de la crise pour une grande majorité de la population laborieuse est injuste et intolérable ».

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