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- Lutte ouvrière n°2166
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Déficit du budget : 50 milliards d'économies programmées... sur le dos de la population
La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a annoncé mardi 2 février devant la Commission européenne qu'elle comptait ramener à 3 % le déficit public en 2013, comme l'Union européenne le demande à ses membres, alors qu'il s'élève cette année à 8 % du PIB. Une fois de plus, Bruxelles a bon dos pour faire porter la responsabilité de mesures d'austérité à d'autres.
Ces cinquante milliards, Woerth, le ministre du Budget, avait déjà clairement annoncé où il entendait les trouver. La Sécurité sociale sera d'abord visée, Woerth voulant ramener l'augmentation des dépenses d'assurance maladie à 2 % par an. Cela veut dire encore moins de moyens pour la santé, et l'aggravation de la politique de restrictions dans les hôpitaux, dont le dernier exemple est la suppression de 3 à 4 000 postes sur les 92 000 de l'Assistance publique de Paris d'ici 2012.
Mais les collectivités locales sont aussi visées. Leurs dépenses, qui selon Woerth « galopent de 6 % par an », ne devront plus augmenter que de 2 à 3 %, voire pas plus que l'inflation officielle. Et pour ceux qui n'auraient pas compris, il demande aux collectivités locales qui, selon lui, « recrutent massivement », de faire comme l'État, c'est-à-dire de « diminuer un peu le nombre de fonctionnaires », en commençant par ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux qui part en retraite. Il est prévu que 33 749 emplois soient ainsi supprimés en 2010.
Des mesures concrètes ont aussi été prises à l'issue de la conférence sur les déficits publics qui s'est tenue le 28 janvier entre le gouvernement et tous les organismes qui touchent de l'argent public, tels que Météo France ou les Voies navigables de France. Ils devront eux aussi réduire leurs dépenses.
Et sans rire, Woerth ajoute que le gouvernement espère que ses efforts pour avoir contenu ses dépenses en 2009 - hors crise et plan de relance - seront reconnus... C'est quand même se moquer du monde car le gouvernement a si bien contenu ses dépenses en 2009 que le déficit du budget de l'État est passé de 57 à 141 milliards d'euros. Ces milliards n'ont pas disparu, ils sont bel et bien partis dans les coffres des grandes banques, des constructeurs automobiles comme PSA et Renault qui n'ont eu qu'à demander pour recevoir la manne de l'État.
C'est donc bien le gouvernement français qui creuse le déficit du budget de l'État, année après année, par sa politique acharnée de défense des profits des trusts capitalistes. Et c'est le même gouvernement qui demande aux travailleurs des sacrifices, en supprimant des emplois dans les communes et les régions et en rognant sur les budgets de la santé et des services publics.