Caisses d'allocations familiales : Au détriment du personnel et des allocataires, Retards et heures supplémentaires obligatoires03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisses d'allocations familiales : Au détriment du personnel et des allocataires, Retards et heures supplémentaires obligatoires

Depuis le début de l'année 2009, les Caisses d'allocations familiales connaissent des retards chroniques dans les traitements des courriers et des dossiers. La cause est le manque de personnel dû au non-remplacement d'un retraité sur deux, ainsi que l'introduction du traitement du RSA.

Ce problème concerne l'ensemble du pays. La direction admet qu'en ce moment treize caisses, sur un total de 123, doivent fermer ou réduire l'accueil du public afin de pouvoir écouler les dossiers non traités. Mais on n'est qu'au début de l'année et 54 caisses avaient dû en faire autant durant l'ensemble de l'année 2009.

À PARIS...

La CAF a bien obtenu 31 postes supplémentaires pour traiter les dossiers RSA, mais ces postes il faudra les rendre en juillet 2010. Par ailleurs des CDD sont embauchés durant cinq mois et demi ensuite ils sont renvoyés et d'autres sont pris à leur place. Non seulement cela signifie le chômage après quelques mois de travail, mais évidemment cela ne favorise pas le suivi du travail.

En un an le stock de retard (courriers et dossiers) s'est accru de 12,9 %. Pour tenter de pallier cela, la direction a eu recours aux heures supplémentaires au volontariat et à la fermeture des guichets tous les jeudis. Cela n'a pas suffi, d'autant que la CAF Paris a dû donner un coup de main (par le biais de l'informatique) en traitant des dossiers de Chartres et de la Seine-Saint-Denis.

En outre, une nouvelle charge de travail a été décidée, la « prévention des impayés de loyers » et une autre est envisagée, le « RSA jeunes » qui se discute en ce moment. Bref, c'est de pire en pire. Les semaines avec samedi obligatoire, l'horaire de travail effectif atteint près de 47 heures. Et le mécontentement s'est traduit par des pétitions, des débrayages, des journées de grève et un rassemblement au siège et à la CNAF (Caisse nationale d'allocations familiales).

Cela n'empêche rien pour le moment, car la direction doit nous annoncer prochainement de nouvelles mesures... d'heures supplémentaires.

...ET DANS LES AUTRES CAF

La situation est semblable dans les autres caisses. Ainsi, à Nancy, 30 000 dossiers n'étaient pas traités fin novembre, bien qu'il y ait eu 11 000 heures supplémentaires accomplies entre janvier et octobre 2009. La direction annonce que, si elle ne trouve pas suffisamment de volontaires pour les heures supplémentaires, celles-ci seront rendues obligatoires.

En Seine-Saint-Denis, la situation est tout aussi critique. On sait que le total des heures supplémentaires a coûté plus de 460 000 euros, soit l'équivalent de quinze emplois à plein temps. La direction embauche des CDD... pour deux mois ! Les files d'attentes aux agences familles sont si longues que les accueils sont souvent fermés dès la mi-journée. Mais plutôt que d'embaucher et de former le personnel nécessaire, la direction exige maintenant que chaque employé effectue seize heures supplémentaires d'ici fin mars 2010. Plusieurs mouvements de grèves ont eu lieu contre le manque d'effectif, les mauvaises conditions de travail, les suppressions de postes et, le 28 janvier, contre les heures supplémentaires obligatoires.

Dans le Val-de-Marne, il y a actuellement 88 000 « pièces » (courriers, dossiers ou autres) en souffrance. La direction annonce donc des heures supplémentaires obligatoires du 23 janvier au 6 mars, à raison de six heures par semaine, à effectuer soit en semaine, soit le samedi. Cela a entraîné l'appel à un après-midi de grève, le 28 janvier, contre les heures supplémentaires.

À l'évidence, les directions des CAF s'enfoncent dans le retard et risquent de le faire de plus en plus avec le départ des retraités. Et elles trouvent de plus en plus normal de fonctionner de manière habituelle avec des heures supplémentaires non seulement au volontariat, mais obligatoires. Cela se fait contre les chômeurs qu'on n'embauche pas, contre le personnel qu'on soumet à des cadences infernales et contre les allocataires dont les dossiers sont parfois traités à la va-vite.

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