La direction a annoncé le 20 janvier par une conférence de presse qu'elle allait baisser la production à 837 voitures par jour à partir du 22 février, au lieu des 1002 produites actuellement. Le PDG de l'usine a aussi dévoilé sa devise : « Faire que les salariés viennent en forme au travail et repartent avec le sourire. »

La direction prévoit de baisser les cadences, qui devraient passer d'une voiture toutes les 70 secondes à une voiture toutes les 84 secondes. Mais dans le même temps, la charge de travail ne diminue pas puisque la direction veut licencier près de 600 intérimaires, soit 25 % de l'effectif, alors que la production ne diminuerait que de 16 %. La différence serait supportée par celles et ceux qui vont rester, alors que les intérimaires « remerciés » ne pourront quasiment pas retrouver de travail.

Toyota a largement profité des primes à la casse instaurées en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie. Les ventes de voitures ont augmenté à partir de l'été 2009. Les travailleurs ont dû faire des heures supplémentaires, des samedis et des dimanches obligatoires, avec des semaines de 48 à 50 heures de travail. C'est dans ce contexte que des centaines d'intérimaires ont été recrutés... et les bénéfices ont suivi la hausse de la production.

Et maintenant, c'est une diminution de la production que la direction envisage... et qu'elle veut faire payer aux salariés. Il n'en est pas question. Toyota a largement les moyens, en prenant sur ses profits actuels et ceux que les actionnaires ont accumulés, de conserver les intérimaires, de partager le travail entre tous, d'embaucher pour améliorer les conditions de travail et même d'augmenter tous les salaires de 300 euros. Ainsi, on pourrait arriver avec le sourire à l'usine, et repartir en forme...