Rhodia - Saint-Fons (Rhône) : Les pompiers de la plate-forme chimique en grève30/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2165.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia - Saint-Fons (Rhône) : Les pompiers de la plate-forme chimique en grève

La direction de Rhodia exigeant des excuses écrites de la part de grévistes, c'est sans doute une première. Quels délits ont-ils commis ? Une action revendicative très banale, en fait. Les pompiers du site de Rhodia Saint-Fons étant en grève, ils ont peint « en grève » sur les véhicules d'intervention et les ont rassemblés devant les portes du site de Belle-Étoile en faisant tourner les gyrophares.

Cela s'est passé le mardi 19 janvier. Mais voilà, était présent le numéro deux du groupe Rhodia, accompagné d'un ministre d'un pays étranger et du préfet du Rhône. Aussitôt, la direction locale interrompait toutes négociations avec les pompiers grévistes et leur envoyait une lettre les sommant de présenter des excuses écrites, car ils avaient, paraît-il, « porté atteinte à l'image de Rhodia ».

Une telle lettre a été ressentie comme une injure et n'a fait que renforcer la détermination des grévistes. Pour eux, pas question de faire des excuses. « Nous ne sommes pas des voyous ou des délinquants », pouvait-on entendre.

Cela faisait plusieurs jours que l'ensemble des pompiers de la plate-forme d'intervention de Saint-Fons avaient déposé leur cahier de revendications. Lundi 18 janvier, après avoir reçu des réponses négatives de la part du responsable du service intervention, la grève fut décidée à l'unanimité.

La polyvalence, la formation interne et externe de salariés, l'inspection du matériel avec de multiples autres petites tâches, tout en assurant les interventions sur cinq sites, dont trois classés Seveso 2, tout cela fait que la charge de travail augmente régulièrement. Mais le déroulement de carrière des pompiers évolue moins vite que pour les autres. Ils ont des salaires et des coefficients plus petits que l'ensemble de l'usine. Voilà les raisons du mécontentement.

Aussi ils ont demandé une augmentation de 150 euros, le relèvement des coefficients, une prime de formateurs d'un montant de 100 euros, l'aménagement de leurs horaires, des formations, mais aussi la réfection d'un vestiaire où l'hygiène était déplorable, avec des moisissures dans les douches... Et si ces problèmes ne sont pas nouveaux, c'est le comportement d'un agent de maîtrise de jour - n'hésitant pas à envoyer des mails d'insultes à ceux qu'il a sous ses ordres, en traitant tout le service de bon à rien, de casseurs - qui a catalysé tous les mécontentements.

La demande d'excuses des dirigeants du groupe Rhodia aux grévistes n'a fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. Les dirigeants de Rhodia s'en sont d'ailleurs bien rendu compte, et ils ont dû, en fin de semaine, ravaler leurs demandes et accepter à nouveau de discuter des revendications, faisant quelques promesses, même si pour l'instant rien n'est réglé en ce qui concerne les salaires.

Aussi les pompiers ont décidé de poursuivre la grève - tout en assurant les interventions des appels du 18 - jusqu'à la reprise des négociations prévue le 1er février.

Partager