Raffinerie des Flandres - Total - Dunkerque : 800 emplois menacés30/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2165.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Raffinerie des Flandres - Total - Dunkerque : 800 emplois menacés

Les travailleurs de la Raffinerie des Flandres Total poursuivent leur grève commencée le 12 janvier contre la fermeture des activités de raffinage et la transformation du site en dépôt. Ils bloquent les approvisionnements et la livraison du fuel domestique et des carburants produits.

La raffinerie emploie 380 travailleurs de Total et 450 d'entreprises sous-traitantes. Le dépôt de carburant n'emploierait, lui, plus que 30 à 50 personnes. Près de huit cents emplois sont donc menacés. Et avec la raffinerie Total, bien des activités économiques et des emplois de la région dunkerquoise sont en jeu, comme celle du port, dont Total assure 20 à 25 % du trafic. La disparition de la Raffinerie des Flandres représenterait aussi un manque à gagner important pour les finances des communes de la communauté urbaine de Dunkerque.

Tout cela est d'autant plus choquant que Total s'apprête à annoncer des profits pour 2009 qui pourraient être de plus de 9 milliards d'euros. L'an passé, le trust avait déjà supprimé 550 emplois dans le raffinage tout en réalisant 14 milliards de bénéfices.

Mardi 26 janvier, le ministre de l'Industrie, Estrosi, a fait une déclaration qui « menacerait » Total : « Nous devons avoir une vision partagée de l'avenir du site de Dunkerque », a-t-il dit aux membres du conseil d'administration de Total. En fait, il propose simplement aux dirigeants de Total de discuter, le temps de laisser passer les élections régionales... proposition dont ils ne tiendront peut-être même pas compte, car si les grands patrons n'ont que mépris pour les travailleurs, ils n'ont guère d'égard pour les politiciens qui les servent.

Le député-maire PS de Dunkerque, M. Delebarre, qui n'a pas eu un seul mot pour approuver le mouvement des travailleurs de la raffinerie, a déjà tourné la page et demande à Total et à l'État de se mobiliser « pour donner à ce territoire les moyens de se diversifier et de poursuivre son développement » ! Des mots vides de sens, quand toutes les activités productives régressent avec la crise !

Si aujourd'hui on parle à l'échelle nationale de la raffinerie Total de Dunkerque, c'est grâce à la grève et au blocage des travailleurs. Ils appellent à manifester avec les autres raffineries du groupe Total et les travailleurs des industries chimiques, lors du Comité central d'entreprise au cours duquel la décision de Total sera annoncée, le 1er février au siège de Total, à la Défense. Ils ont raison et ce doit être le début d'une lutte plus large.

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