Politiciens à la retraite au service des patrons30/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2165.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Politiciens à la retraite au service des patrons

Le patron du groupe de production de luxe LVMH, Bernard Arnault, serait sur le point d'embaucher comme conseiller Tony Blair. Qu'on se rassure, l'ex-Premier ministre britannique n'aurait pas à pointer au bureau. Pour des appointements sans doute royaux, il fournirait par an trois ou quatre prestations, en toute liberté. C'est que, pour Bernard Arnault qui est à la tête d'une des plus grosses fortunes de France, l'intérêt d'un conseiller du genre de Tony Blair réside avant tout dans son carnet d'adresses et son entregent auprès de tous ceux qu'il a pu fréquenter dans ses fonctions passées à la tête du gouvernement britannique.

Blair, qui dirigeait un parti que l'on présente comme de gauche, n'est pas un novice en la matière, puisqu'il conseille déjà les banques JP Morgan et Zurich Financial. Quant à Bernard Arnault, ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il loue les services de politiciens à la retraite, de gauche comme de droite. Il emploie entre autres Renaud Dutreil, ex-ministre UMP de la Fonction publique puis des PME, et Hubert Védrine, pendant cinq ans ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jospin.

Les grandes entreprises recyclent ainsi les ex-ministres, généraux ou hauts fonctionnaires. C'est ce que font BNP Paribas, GDF-Suez, Areva, Société Générale, Vinci, Bouygues, Saint-Gobain et bien d'autres. Une partie de ces gens, souvent issus au départ de ces grandes entreprises, peuvent ainsi poursuivre dans le privé le travail qu'ils ont fait dans le public en faveur de la bourgeoisie et de ses représentants les plus éminents. Dans le privé, comme ils le faisaient dans leur fonction politique, ces gens-là vivent dans le même monde que les possédants. Les uns sont les patrons, et d'autres sont embauchés comme valets de luxe.

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