Liberté pour Mumia Abu-Jamal, à nouveau menacé de mort30/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2165.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Liberté pour Mumia Abu-Jamal, à nouveau menacé de mort

Le 19 janvier dernier, la Cour suprême, la plus haute juridiction des États-Unis, a décidé de renvoyer le dossier de Mumia Abu-Jamal devant la cour d'appel fédérale de Pennsylvanie, en lui suggérant de réexaminer sa décision « à la lumière » d'un arrêt rendu la semaine précédente dans une affaire qu'elle présente comme similaire.

En fait, la Cour suprême demande à la cour de Pennsylvanie de prendre ses responsabilités et de prononcer la peine capitale pour Mumia Abu-Jamal, ce journaliste militant incarcéré depuis 1982 pour un crime que, de toute évidence, il n'a pas commis.

Dans sa précédente décision, la même cour de Pennsylvanie s'était prononcée pour la sélection d'un nouveau jury qui aurait à statuer uniquement sur la sentence (peine de mort ou prison à vie), en prenant en compte le fait que des instructions volontairement erronées avaient été données aux jurés du procès de 1982, et les avaient alors conduits à prononcer la peine de mort.

Il n'a cependant jamais été question de revenir sur le fond du jugement, puisque toutes les tentatives de faire rouvrir le procès, malgré de nouveaux témoignages, y compris celui de quelqu'un déclarant avoir commis le meurtre du policier pour lequel Mumia Abu-Jamal risque sa tête, ont été déboutées par la justice. Celle-ci n'aime pas en général se dédire, et encore moins quand elle s'est convaincue d'avoir trouvé le coupable idéal aux yeux de la police de Philadelphie.

Plusieurs personnalités, Danielle Mitterrand (France), les écrivains Fatima Bhutto (Pakistan) et Günther Grass (Allemagne), l'évêque Desmond Tutu (Afrique du Sud) ou l'universitaire Noam Chomsky (États-Unis) viennent de lancer un nouvel appel, destiné à interpeller notamment le président Barack Obama sur cette affaire. Le collectif unitaire qui défend Mumia Abu-Jamal et qui regroupe 80 organisations (dont Lutte Ouvrière) entend également s'adresser au prochain congrès international contre la peine de mort qui doit se tenir en Suisse en février prochain.

Il reste que Mumia Abu-Jamal, condamné il y a vingt-huit ans pour un crime qu'il n'a pas commis, est à nouveau sous la menace que la sentence de mort qui le frappe injustement soit finalement exécutée.

Si l'État américain allait jusqu'au bout de cette menace, il ajouterait le nom de Mumia Abu-Jamal à la longue liste de ceux qu'il a choisi d'exécuter pour leurs opinions contestataires, après un procès « sur mesure ». On pense au syndicaliste révolutionnaire Joe Hill, aux anarchistes Sacco et Vanzetti et aux communistes Ethel et Julius Rosenberg, assassinés respectivement en 1915, 1927 et 1953.

Jacques FONTENOY

On peut signer et faire signer la pétition le nouvel appel en cliquant sur ce lien Internet : http://www.petitiononline.com/Mumialaw/petition.html

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