La Poste Paris - 20e arrondissement : La direction a fait l'unanimité contre elle30/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2165.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Paris - 20e arrondissement : La direction a fait l'unanimité contre elle

En supprimant, par non-remplacement des départs, treize postes de facteurs sur les 150, et deux postes parmi les chauffeurs, la direction de La Poste de Paris 20e devait bien se douter qu'elle allait provoquer des réactions. La quasi-unanimité de la grève le jeudi 14 janvier a été néanmoins une surprise pour elle, et bien sûr une satisfaction pour les facteurs.

Depuis des semaines, la direction avait essayé d'étouffer les choses. Non contente d'interdire les rassemblements pendant la pause dans le bureau, elle les avait également bannis à l'extérieur invoquant que, pendant la pause, les salariés restent sous sa responsabilité ! Cela avait été ressenti par beaucoup comme une brimade de plus.

Une pétition contre les suppressions d'emplois signée très rapidement par pratiquement tout le monde et un rassemblement qui avait très largement débordé des locaux de la direction ont permis d'obtenir un premier engagement : qu'il n'y aurait pas de mutations d'office. Et quand la section syndicale CGT appela à se rassembler à l'extérieur dès 6 h 15, un quart d'heure avant l'embauche, pour une prise de parole, ce fut un succès. Le 8 janvier, la grève fut ainsi votée à l'unanimité pour le 14. Ce jour-là, il y eut 120 grévistes, dont 100 se sont retrouvés de bon matin pour partir à la direction parisienne où des collègues, d'habitude peu enclins à faire grève, firent remarquer à un responsable, ex-directeur du bureau de Paris 20, que si même eux s'étaient mis à manifester, c'est que la situation devait être grave. Effectivement !

Dans les jours qui suivirent, une majorité continua la grève, refusant de se laisser impressionner par différents chantages de la direction et, lorsque le travail a repris le 22 janvier, elle avait lâché du lest. Jusqu'à présent, dans chaque équipe de quatre, voire de trois, nous étions obligés de jouer les bouche-trous dès que l'un d'entre nous tombait malade. Cette obligation d'auto-remplacement est levée jusqu'à la fin de l'année. Cette concession n'est pas négligeable car la contrainte aurait été d'autant plus dure à tenir que les tournées s'alourdissent du fait de la diminution des effectifs. Sans revenir sur les quinze suppressions d'emplois prévues, la direction s'est engagée à en créer deux pour qu'il y ait un petit volant de remplacement. On est donc loin du compte, mais l'arrogance de la direction en a pris un coup. Preuve est faite qu'il est possible de se rassembler dans un mouvement, bien au-delà du milieu militant, et de se faire ainsi respecter.

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