Le PDG d'EDF-Veolia, Henri Proglio, recevra d'EDF un chèque annuel de 1,6 million, primes comprises, en augmentation de 45 % par rapport à son prédécesseur. Ensuite, il devra faire bien attention à tenir son budget, car il a finalement renoncé aux 450 000 euros de poire pour la soif que lui tendait Veolia. Il n'était pas allé jusqu'à mentionner spontanément sa retraite chapeau, dont on a appris l'existence incidemment, par la presse. Or Veolia lui a consacré une provision d'au moins 13,1 millions d'euros, inscrite à une rubrique de son budget intitulée « régime collectif de retraite supplémentaire ». Interrogé à ce sujet, Proglio a déclaré sans vergogne : « J'y ai droit puisque j'ai des annuités, il n'y a donc pas de sujet à cet égard. »

Proglio devrait donc avoir de quoi survivre. Car à son salaire s'ajoutent cinq plans d'attribution de stock-options, dont la valeur est plus délicate à déterminer, selon un journal financier. Par ailleurs, le même Proglio est administrateur du groupe Casino, de CNP assurances dont il préside le « comité de rémunérations et de nominations », membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère, administrateur de Dassault Aviation, membre du comité de surveillance de la banque Natixis... autant de fonctions qui rapportent quelques jetons de présence.

Mais, pour justifier ce cumul de fonctions de dirigeant de Veolia et d'EDF, Sarkozy a eu le culot d'affirmer sur TF1 qu'il « devait aux salariés d'EDF » de nommer à leur tête Proglio, qui de son côté avait déclaré en parlant des salariés de Veolia : « Je ne peux pas abandonner mes troupes. »

On ne saurait se moquer plus effrontément du monde !