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- Lutte ouvrière n°2165
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Leur société
«Entente illégale» : La justice absout ArcelorMittal et autres sidérurgistes
La cour d'appel de Paris a réduit de 575,4 millions à 73 millions d'euros l'amende infligée par le Conseil de la concurrence en 2008 à onze entreprises sidérurgistes, dont ArcelorMittal, pour entente illégale.
Entre 1999 et 2004, ces producteurs d'acier s'étaient mis d'accord sur les conditions commerciales accordées à leurs clients et sur la répartition des marchés. La cour d'appel n'a pas remis en cause la concertation entre ces trusts, mais elle a estimé qu'en raison de la crise économique l'amende infligée devait être divisée par huit, ce qui fait une sacrée ristourne. Le Conseil de la concurrence avait pourtant déjà été bien clément puisque, selon les critères de la Commission européenne, l'amende aurait dû s'élever à 1,3 milliard d'euros.
Mais si l'amende a été baissée en appel du fait de la crise, le Conseil de la concurrence avait déjà pris les devants. Et, toujours du fait d'une crise qui a bon dos, il avait repoussé le paiement de ces amendes. Aucune entreprise n'a donc à ce jour versé le moindre centime d'euro.
Dans le même temps, combien de travailleurs d'ArcelorMittal et d'autres ont perdu leur emploi, ou perdu des centaines d'euros sur leurs payes du fait du chômage technique ? Si demain ils ne peuvent plus payer leur loyer, ou s'ils n'arrivent plus à nourrir leur famille, bénéficieront-ils de la même mansuétude de la justice ?