Assistance publique-Hôpitaux de Paris : Des suppressions d'emplois scandaleuses30/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2165.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance publique-Hôpitaux de Paris : Des suppressions d'emplois scandaleuses

La direction de l'APHP, les hôpitaux publics de la région parisienne, a confirmé il y a quelques jours la politique dite « plan de retour à l'équilibre » des établissements hospitaliers, ainsi que les milliers de suppressions d'emplois que cela devrait entraîner dans les trois ans à venir.

Benoît Leclercq, le directeur de l'APHP, l'avoue sans détour, en réponse aux questions du Parisien-Aujourd'hui en France : il s'agit de « revenir progressivement à l'équilibre », donc de maîtriser les dépenses des hôpitaux parisiens, qu'il semble juger exorbitantes puisqu'elles représentent, avec 6,4 milliards d'euros par an, 10 % du budget national des hôpitaux publics. Ce qui, pour une région qui regroupe au moins 16 % de la population du pays, n'est pas disproportionné...

Le directeur de l'AP et ses supérieurs du gouvernement projettent donc sans sourciller de supprimer 3 000 à 4 000 emplois en trois ans, la moitié de ces coupes concernant les soignants et les médecins, l'autre moitié le personnel administratif. Cette catastrophe annoncée depuis des mois serait associée au regroupement, à présent décidé, des 37 hôpitaux en douze « pôles » de soins. Au nom d'une prétendue efficacité, et sous couvert de lutte contre la vétusté de certains locaux, Leclercq prévoit des regroupements de services, comme certains services de chirurgie de l'hôpital Cochin et de l'Hôtel-Dieu, de l'ORL des hôpitaux Saint-Louis et Lariboisière, ou des trois services actuels de grands brûlés.

Avec une parfaite mauvaise foi, il prétend que cette « modernisation » se traduira « le plus souvent par une meilleure organisation de la prise en charge »... Les grands brûlés, qui devront parcourir des kilomètres supplémentaires pour cause de regroupement, apprécieront !

Des centaines de médecins professeurs et chefs de service se sont élevés contre cette réforme inquiétante, qui ne pourra qu'aggraver une situation souvent critique, du fait de nombreux services travaillant déjà en sous-effectifs.

Obtenir un rendez-vous pour une consultation, pour une intervention, ou même être admis aux urgences ne pourra être que plus difficile. Même le « développement de l'activité » préconisé par Leclercq comme une des voies du prétendu « retour à l'équilibre » en sera nécessairement affecté, sauf à choisir, comme il le suggère depuis longtemps, de privilégier les actes « rentables » et les hospitalisations courtes.

Un nouveau degré vient d'être franchi dans les attaques contre l'hôpital public.

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