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- Lutte ouvrière n°2164
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Raffinerie des Flandres - Total - Dunkerque : En grève pour le maintien des emplois
La Raffinerie des Flandres de Dunkerque, qui emploie 380 salariés de Total et régulièrement 400 travailleurs d'entreprises sous-traitantes, est à l'arrêt depuis quatre mois. Successivement, la direction de Total a justifié cet arrêt par des stocks à écouler, des marges trop faibles, par la parité euro-dollar. Au mois de décembre, elle a parlé d'une possibilité de fermeture...
Mardi 12 janvier, excédés de ne rien savoir sur ce qu'ils vont devenir, 90 % des salariés de Total Dunkerque se sont mis en grève et ont décidé de bloquer les approvisionnements et la livraison des produits finis (fuel domestique, carburants) qui y étaient encore produits. Les travailleurs de quatre autres raffineries du groupe ont aussi bloqué leur usine pendant une journée, par solidarité, et parce qu'ils savent que tous les travailleurs sont menacés par l'appétit des actionnaires de Total.
La direction générale a finalement fixé au 1er février l'annonce de sa décision. La date n'est pas innocente parce que c'est alors que doit commencer le dégazage des cuves nécessaire à une révision de la raffinerie, toujours programmée pour le 10 mars. Ce grand nettoyage effectué, la raffinerie pourrait être vendue bien mieux et bien plus cher. C'est ainsi qu'il en a été avec une usine du groupe Polimeri de la région de Grenoble.
Bien sûr, Total dit aujourd'hui qu'il n'est pas question de fermeture ni de vente, mais les travailleurs n'ont pas confiance. Les patrons peuvent changer d'avis et donner n'importe quelle raison... et ils peuvent aussi mentir effrontément ! Quant à la transformation du site en dépôt et à la création de nouvelles activités dont la direction parle maintenant, combien de salariés pourraient y travailler ? Que deviendraient les autres et tous les sous-traitants ?
Les travailleurs des six raffineries de Total en France et ceux des industries chimiques manifesteront à la Défense le 1er février, lorsque se tiendra le Comité central d'entreprise de Total. Le trust va encore annoncer de 8 à 9 milliards d'euros de bénéfices pour 2009... Alors, l'entreprise peut prendre sur les superprofits des actionnaires pour maintenir l'emploi, afin que ce ne soient pas les travailleurs qui fassent les frais de ses manoeuvres financières.