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- Lutte ouvrière n°2164
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Leur société
Droit de vote des étrangers : Tout de suite, à toutes les élections !
À l'étonnement général, le ministre des expulsions, Éric Besson, s'est prononcé pour le « droit de vote des étrangers aux élections locales dans les dix ans qui viennent ». Pour un homme qui refuse de donner une existence légale aux dizaines de milliers de sans-papiers qui pourtant travaillent, cotisent et payent des impôts dans ce pays, ça ne manque pas de sel.
Martine Aubry, la première secrétaire du PS, a repris la balle au bond et parle de déposer une proposition de loi en ce sens. Que ne l'a-t-elle fait lorsque chacune des propositions de loi du PS, parti au pouvoir, était assurée d'une large majorité ? Les socialistes auraient pourtant eu le temps : le vote des étrangers aux élections locales était dans le programme de Mitterrand avant l'élection de... 1981.
Sarkozy a fait parler pour lui Chatel, le porte-parole du gouvernement, qui a déclaré que cette question n'était pas à l'ordre du jour. L'actuel président avait pourtant affirmé plusieurs fois que, à titre personnel, il était pour le droit de vote des étrangers, mais en ajoutant qu'il n'avait pas la majorité pour le faire.
Bref, pour tous ces politiciens, ce droit de vote est un excellent thème de débat préélectoral, un numéro rodé qu'ils ressortent à tous les coups, une façon peu coûteuse de montrer son progressisme et son courage (pour demain), ainsi que son conformisme et sa lâcheté (pour aujourd'hui), mais certainement pas une mesure concrète à appliquer. Pour eux, il n'est jamais temps.
Pourtant, de la même manière que tous ceux qui travaillent ici sans papiers doivent être régularisés, tous les étrangers qui vivent en France, et qui donc participent à la vie du pays à l'égal de ceux qui ont une carte d'identité française, et parfois plus, doivent avoir le droit de vote et d'éligibilité dans toutes les élections. Il n'y a aucune raison pour qu'ils n'aient pas voix au chapitre à l'égal des autres. Pour limité que soit l'effet pratique du droit de vote dans le système politique actuel, la discrimination actuelle n'a aucun sens.
L'immense majorité des étrangers résidant en France sont d'ailleurs des travailleurs. Ils doivent avoir les mêmes droits politiques que les autres, faute de quoi c'est l'ensemble des travailleurs qui se trouvent affaiblis.