Verrerie Arc International - Arques (Pas-de -Calais) : Nouvelles menaces sur l'emploi, la famille Durand s'enrichit toujours30/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2161.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Verrerie Arc International - Arques (Pas-de -Calais) : Nouvelles menaces sur l'emploi, la famille Durand s'enrichit toujours

« Arc International s'attend à des licenciements secs », titrait la presse régionale du 15 décembre 2009 et les syndicats CGT, CGC, FO et CFDT disaient craindre de 1 000 à 1 500 licenciements secs pour 2011. À l'origine de cette campagne de communiqués, un dirigeant d'AI qui aurait parlé de licenciements secs au cours d'une réunion. La direction générale a qualifié ces informations d'extravagantes, déclarant quand même qu'il y aurait un sureffectif de 500 personnes en 2010 et que des licenciements pourraient être possibles.

Tout cela inquiète les salariés d'AI. Depuis plus de huit ans, le risque de perdre son emploi est la principale préoccupation des travailleurs de l'entreprise mais aussi celui de la population de la région de Saint-Omer (environ 110 000 habitants) car la Cristallerie d'Arques y demeure le plus gros employeur, bien que depuis 2002 la famille Durand, qui est propriétaire, ait supprimé près de la moitié des effectifs, passant de 12 000 à 7 000 salariés.

La direction a externalisé des ateliers entiers, comme la chaudronnerie, le nettoyage, la menuiserie, le jardinage et bien d'autres secteurs, en les cédant à d'autres sociétés et c'est ainsi que plusieurs centaines de travailleurs ne font plus partie de l'effectif.

Depuis 2005, près de 2 000 travailleurs sont partis en « préretraite maison », à partir de 55 ans avec une garantie de revenus de 80 % du salaire net jusqu'à 60 ans. Des centaines de salariés ont aussi quitté l'entreprise avec des primes de départ volontaire.

Pour tous ceux qui travaillent encore dans l'entreprise, les conditions se dégradent à grande vitesse : mutations internes, flexibilité, prise de congés obligatoires, chômage partiel, changement d'horaires imposés et salaires à la baisse. Au Décor (Zone Industrielle) par exemple, la direction veut imposer le passage en 3x8 au lieu des 5x8. Les ouvriers refusent la baisse de leurs salaires, l'aggravation des conditions de travail et les mutations de plus de trois cents d'entre eux. Dans les ateliers Moulerie, les travailleurs ont chômé en novembre et en décembre. Mais pour faire face aux commandes, la direction voudrait qu'une dizaine d'ouvriers, sur une trentaine en équipe 3x8, modifie le rythme posté sur la semaine pour travailler la nuit du samedi au dimanche. La direction jongle avec le chômage partiel, use et abuse de la flexibilité des horaires.

Contrairement à l'accord signé avec les syndicats, la direction a arrêté le four K et plus d'une centaine de salariés ne savent pas où ils vont retrouver un poste de travail dans l'usine.

Pour justifier tous ces mauvais coups, la direction invoque la chute des ventes et la nécessité de baisser les coûts de production pour faire face à la concurrence.

Le groupe Arc International réalise un chiffre d'affaires de plus de 1,2 milliard d'euros et fait des bénéfices, même s'ils ont baissé par rapport à quelques années en arrière. Le groupe s'est en plus beaucoup désendetté. La famille Durand continue de s'enrichir au fil des années et figure au hit parade des grosses fortunes de France.

Le mécontentement s'accumule contre la casse des emplois et des salaires. La seule solution serait de prendre sur les profits et la fortune des Durand pour garantir les emplois et les revenus de tous les travailleurs, en répartissant le travail entre tous sans perte de salaire.

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